L’antenne réunionnaise de l’Ifremer équipe des tortues de balises qui fonctionnent comme des GPS. Objectif : connaître les trajectoires et les habitudes des tortues pour mieux les protéger. Explications de Jérôme Bourjea, responsable des programmes tortues marines.
Quel est l’intérêt de suivre ces tortues à la trace ?
Jérôme Bourjea, responsable des programmes tortues marines à l’Ifremer de la Réunion : Nous cherchons à identifier où mangent les tortues qui pondent sur les territoires français, et d’où elles viennent. Le but, c'est d'améliorer la conservation des espèces. Entre le moment où elles mangent et où elles pondent, les tortues parcourent des centaines, voire des milliers de kilomètres. Sur leur chemin, elles peuvent se faire manger, être braconnées ou pêchées accidentellement. Connaître leurs trajectoires nous permet de mieux les protéger.
Vos recherches ont commencé en 2007. Qu'avez-vous déjà pu découvrir ?
Par exemple, les suivis ont montré que les tortues vertes qui pondent à Mayotte rejoignent le nord de Madagascar, le sud de la Tanzanie ou le nord du Mozambique pour s'alimenter. Grâce à ces résultats, nous pouvons cibler la coopération avec les acteurs locaux de ces zones précises, pour mieux protéger les tortues.
Comment faites-vous pour fixer les balises aux tortues ?
Vos recherches ont commencé en 2007. Qu'avez-vous déjà pu découvrir ?
Par exemple, les suivis ont montré que les tortues vertes qui pondent à Mayotte rejoignent le nord de Madagascar, le sud de la Tanzanie ou le nord du Mozambique pour s'alimenter. Grâce à ces résultats, nous pouvons cibler la coopération avec les acteurs locaux de ces zones précises, pour mieux protéger les tortues.
Comment faites-vous pour fixer les balises aux tortues ?
A la Réunion, nous travaillons en coopération avec les pêcheurs. Il arrive qu'ils pêchent accidentellement des tortues. Dans ces cas-là, ils nous appellent et les tortues sont prises en charge par notre partenaire Kélonia, observatoire des tortues marines. Après leur convalescence, quand elles sont prêtes à retourner à la mer, nous les équipons de balises Argos. Les tortues sont souvent parrainées : par des pêcheurs, des familles ou des écoles. C'est pour ça qu'elles ont un nom : Angélique, Gustin, Solange... Depuis 2007, 150 balises ont été déployées sur des tortues vertes ou des tortues caouannes. Nous espérons atteindre le nombre de 200 d'ici 2015.
En quoi la Réunion est-elle un lieu important pour les tortues ?
Nous cherchons justement à répondre à cette question. On ne sait pas ce qu’elles font ici, si elles sont juste de passage ou si la Réunion est un lieu très important pour leur alimentation. C'est pour ça que nous avons besoin d'observer leurs trajectoires dans l'océan Indien.
Pourquoi est-il si important de chercher de protéger les tortues ?
Il existe sept espèces de tortues, dont cinq sont très présentes dans l’océan Indien. L’ensemble des espèces est classé sur la liste rouge de l’UICN (Union Internationale pour la Conservation de la Nature). Il est donc primordial de les protéger des menaces.