Des patrouilleurs de l’armée baptisés en hommage à des personnalités ultramarines de la Résistance

Les patrouilleurs porteront le nom de six personnalités ultramarines qui ont fait partie des Forces Françaises Libres.

Commandés en 2019 et attendus d’ici 2025, six patrouilleurs de l’armée vont porter le nom de personnalités ultramarines qui se sont engagées dans les Forces françaises libres pendant la Seconde Guerre mondiale. Ils seront livrés à Tahiti, en Nouvelle-Calédonie et à La Réunion.

Historiquement, ils ont en commun d’avoir fait preuve d’un patriotisme sans égal, ayant infiltré les troupes de la Résistance dans une France occupée par les Nazis durant la Seconde Guerre mondiale. Désormais, ces grands hommes nés dans les Outre-mer ont aussi des patrouilleurs de la marine nationale à leur nom. C’est ce qu’a annoncé le ministère des Armées ce jeudi 20 mai. “Ils seront livrés à la marine nationale entre 2023 et 2025 en remplacement des anciens patrouilleurs”, et seront en faction au large de Tahiti, de la Nouvelle-Calédonie et de La Réunion, a indiqué Hervé Grandjean, porte-parole du ministère des Armées.

Dès 2023 en Nouvelle-Calédonie 

Deux patrouilleurs seront basés à Nouméa, deux à Port-des-Galets à La Réunion, et les deux derniers vont naviguer dans les eaux polynésiennes. Le premier patrouilleur sera opérationnel dès 2023. Il va être déployé au large de la Nouvelle-Calédonie, a fait savoir le ministère des Armées, et portera le nom d’Auguste Bénébig. Ce militaire français né sur le Caillou a été caporal puis très rapidement sergent-chef,  avant de s’engager dans les Forces françaises libres dès le 30 septembre 1940. 

Jean-Tranape, autre natif de Nouméa, va donner son nom au second patrouilleur qui sera déployé dans l’archipel calédonien. Incorporé au Bataillon du Pacifique, il a combattu au Moyen-Orient et en Afrique du Nord et a été blessé par des éclats de grenade. En 1944, il reçoit des mains du général de Gaulle la Croix de la Libération. 

Le tout premier patrouilleur à être déployé à La Réunion va, quant à lui, porter le nom d’Auguste Techer, natif de la commune de Saint-Louis. Il a notamment servi au sein du Bataillon du Pacifique et en Indochine. Ceux destinés à la Polynésie française seront baptisés Teriieroo a teriierooiterai et Philippe Bernardino, deux militaires originaires de l’archipel polynésien. Le sixième et dernier patrouilleur sera nommé Félix Eboué, en hommage à ce résistant guyanais de la première heure.

Une surveillance accrue des eaux françaises 

Assurer la souveraineté française, protéger les intérêts de la France dans ses zones économiques exclusives ou encore lutter contre le narcotrafic… Telles sont les missions des patrouilleurs. 

Ces six bâtiments des mers doivent permettre à la France de renforcer la surveillance de ces eaux dans les territoires ultramarins. Selon le ministère des Armées, ils seront à la pointe de la technologie pour assurer à l’équipage “un équipement moderne et un confort bien supérieur aux anciens navires”.

Un drone embarqué sur chacun de ces patrouilleurs va également permettre à l’armée de renforcer son champ d’action dans les eaux ultramarines.