Des prix cassés sur les billets d'avion entre Paris et les Outre-mer

Des vols aller-retour pour moins de 300 euros pour partir dans certains territoires d'Outre-mer depuis Paris: c'est du jamais vu en cette période de l'année. Face au coronavirus, les compagnies aériennes tentent de sauver leur trésorerie comme elles le peuvent. 
Un vol aller-retour à partir de 229 euros direction la Martinique depuis Paris via Air Caraïbes. Il y a peu, Air France proposait aussi une promotion pour partir à Saint-Denis de la Réunion pour 298 euros aller-retour... Même si pour ces deux exemples les tarifs sont en train de remonter légèrement, les prix pour s'envoler vers les Outre-mer depuis l'Hexagone n'ont jamais été aussi bas pour cette période de l'année. Face à la crise sanitaire engendrée par le coronavirus, les compagnies aériennes tentent de résister comme elles le peuvent. 
 
Capture d'écran des sites d'Air Caraïbes et d'Air France

 

Une faible demande

Les compagnies aériennes comme Air France, Air Caraïbes, French Bee ou encore Corsair doivent faire face "à une demande du marché qui s'est amoindrie à des niveaux extrêment importants", explique à Outre-mer la 1ère Gilles Delaruelle, spécialiste des questions de transports aériens. On sait que le trafic touristique baisse énormément. Le traffic affinitaire - pour rendre visite à des proches ndlr- tient mais les contraintes sanitaires existant aussi bien dans l'Hexagone que dans les Outre-mer, cela fait que même ce traffic affinitaire a baissé. Le trafic business s'est partiellement arrêté aussi, ce qui veut dire qu'on a une demande beaucoup moins forte sur le marché que l'offre existante."
 

Il peut arriver que les avions volent à perte mais en tout état de cause pour certains axes même un vol avec des pertes est plus intéressant que zéro vol.

Gilles Delaruelle, conseiller et expert dans le secteur du loisirs

 
Capture d'écran des sites de Corsair et d'Air France
 

Renflouer les caisses à tout prix?

Ce prix très attractifs en ce moment sont un atout pour les compagnies aériennes afin de convaincre ceux qui hésiteraient encore et surtout, attirer les clients chez eux et pas chez leurs concurrents. 

De là à dire qu’il s’agit uniquement de renflouer les caisses, Gilles Delaruelle n’est pas d’accord. Selon lui, il faut prendre aussi en compte la logique de continuité territoriale entre l’Hexagone et les Outre-mer. Un nombre minimum de vols doit aussi être réalisé si les compagnies veulent par exemple garder les droits de trafic et de mouvement. Bref, il faut donc suffisamment de passagers pour couvrir au moins une partie des frais.
 

Les compagnies aériennes exploitent un petit peu à perte, comme potentiellement un restaurateur qui auraient besoin de 30 couverts pour amortir les frais de son restaurant et qui tournent à 15 ou 20 personnes. Donc il ne gagne pas suffisamment d'argent pour couvrir tous ses frais mais en tout état de cause il continue à faire rentrer de l'argent qui couvrent une partie des frais récurrents.

Gilles Delaruelle, spécialiste des questions de transports aériens

 

Des changements de vols possible

Face à la demande faible, les compagnies aériennes doivent donc plus ou moins composer au jour le jour c'est-à-dire qu'elles doivent parfois adapter leurs programmes aériens. En clair, s'il n'y a pas assez de passagers sur un vol, un client peut être amené à se voir proposer un autre vol. Cela existe en temps normal, mais le contexte sanitaire augmente les risques. 
 

Il est vrai que ces dernières semaines, on a eu beaucoup de vols qui ont été régulés par des compagnies parce que les taux de remplissage étaient potentiellement catastrophiques sur certains axes. Elles préféraient avoir tous leusr passagers sur un avion plutôt que d'avoir trois ou quatre avions partant au trois-quarts vide.

Gilles Delaruelle, spécialiste des questions de transports aériens


En début de semaine, lors du comité interministériel du tourisme le gouvernement a incité les Français à réserver leurs vacances de la Toussaint et à retourner en vacances Outre-mer. Une manière de soutenir l'activité économique des compagnies aériennes qui attendent le retour des passagers.