Dévastée par l'ouragan Irma en septembre 2017, la petite île antillaise de Saint-Barthélemy, haut-lieu de la jet set internationale, connaît une reprise économique éclair, et s'attend à une saison touristique record.
Deux ans après le passage de l'ouragan, "le redressement est assez remarquable", apprécie Gilles Genre-Grandpierre, directeur de l'Iedom (Institut d'émission des départements d'outre-mer, filiale de la Banque de France). Quasiment tous les hôtels de luxe ont rouvert leurs portes et le taux de réservations est au beau fixe.
"On attend 20% de plus que pour 2016 qui était un record de fréquentation", se félicite Nils Dufau, président du Comité du tourisme. "Et la saison a commencé plus tôt que d'habitude, dès début novembre". Aux Antilles, la saison touristique s'étend de décembre à avril.
Le taux de chômage, qui avait connu un pic après l'ouragan, est redescendu autour de 4%. La Collectivité d'outre-mer, qui n'a ni dette ni emprunt en cours, a terminé l'année 2018 avec 72 millions d'euros de recettes réelles, une baisse de seulement 6% par rapport à l'exercice précédent.
Une performance alors que l'ouragan Irma, de catégorie 5, qui a tué 11 personnes à Saint-Martin, île voisine de Saint-Barth, et endommagé 95% du bâti des deux territoires, est la catastrophe naturelle la plus chère de l'histoire de France. A Saint-Barth, -24 km2 et moins de 10.000 habitants-, les assurances ont versé plus de 830 millions d'euros d'indemnités.
La chance de Saint-Barth a aussi été la remise en route rapide des usines de traitement des déchets, de production d'eau et de la centrale EDF. "Nos principales infrastructures ont tenu. Ce n'est pas dû au Saint-Esprit mais à la qualité du bâti", dit-il. La perte de recettes publiques sur la taxe de séjour (-66% en 2018) a été compensée par le boum du BTP dû à la reconstruction. Tout ce qui entre sur l'île, via le port, est taxé à hauteur de 5% de sa valeur ; ces droits de quai ont rapporté plus de 18 millions d'euros à la Collectivité.
Les taxes sur l'immobilier, principale manne financière de la Collectivité, n'ont été que peu impactées et la crise post cyclonique n'a pas freiné l'enthousiasme des investisseurs. "Il n'y a pas de miracle. C'est le résultat d'une gestion rigoureuse depuis 25 ans, et le bénéfice des choix de développement touristique effectués il y a des années", commente Bruno Magras.
La pression démographique a encore augmenté depuis l'ouragan, mais elle est limitée par une profonde crise du logement. Le prix locatif est estimé à 2.000 euros mensuels... par chambre. Même les bons salaires ont du mal à se loger, et beaucoup de familles qui vivaient sur l'île depuis des années ont dû partir.
"On perd des gens utiles", reconnaît Bruno Magras. "Mais le coût élevé de la vie et l'absence de logements permettent à Saint-Barth de maintenir un équilibre démographique. C'est égoïste, mais la charité bien ordonnée commence par soi-même". La Collectivité prévoit tout de même de construire de nouveaux logements pour les enseignants et le personnel de santé, indispensables pour l'île.
"On attend 20% de plus que pour 2016 qui était un record de fréquentation", se félicite Nils Dufau, président du Comité du tourisme. "Et la saison a commencé plus tôt que d'habitude, dès début novembre". Aux Antilles, la saison touristique s'étend de décembre à avril.
Taux de chômage très bas
Le taux de chômage, qui avait connu un pic après l'ouragan, est redescendu autour de 4%. La Collectivité d'outre-mer, qui n'a ni dette ni emprunt en cours, a terminé l'année 2018 avec 72 millions d'euros de recettes réelles, une baisse de seulement 6% par rapport à l'exercice précédent.Une performance alors que l'ouragan Irma, de catégorie 5, qui a tué 11 personnes à Saint-Martin, île voisine de Saint-Barth, et endommagé 95% du bâti des deux territoires, est la catastrophe naturelle la plus chère de l'histoire de France. A Saint-Barth, -24 km2 et moins de 10.000 habitants-, les assurances ont versé plus de 830 millions d'euros d'indemnités.
Pas de trace d'Irma
Si l'île, prisée par les célébrités et les grandes fortunes, s'est vite redressée -on ne voit quasiment plus de traces du passage d'Irma-, c'est parce que la Collectivité, les entreprises et nombre de particuliers ont pu engager des fonds pour réparer, sans attendre les assurances. "Nous avions un excédent de trésorerie qui a été bénéfique. Nous avons repoussé les projets prévus et mobilisé les fonds sur les réparations", explique le président de la Collectivité, Bruno Magras (Les Républicains).
Boum du BTP
La chance de Saint-Barth a aussi été la remise en route rapide des usines de traitement des déchets, de production d'eau et de la centrale EDF. "Nos principales infrastructures ont tenu. Ce n'est pas dû au Saint-Esprit mais à la qualité du bâti", dit-il. La perte de recettes publiques sur la taxe de séjour (-66% en 2018) a été compensée par le boum du BTP dû à la reconstruction. Tout ce qui entre sur l'île, via le port, est taxé à hauteur de 5% de sa valeur ; ces droits de quai ont rapporté plus de 18 millions d'euros à la Collectivité. Les taxes sur l'immobilier, principale manne financière de la Collectivité, n'ont été que peu impactées et la crise post cyclonique n'a pas freiné l'enthousiasme des investisseurs. "Il n'y a pas de miracle. C'est le résultat d'une gestion rigoureuse depuis 25 ans, et le bénéfice des choix de développement touristique effectués il y a des années", commente Bruno Magras.
Nombreuses compétences
Depuis onze ans, Saint-Barth est passée de commune de Guadeloupe à Collectivité d'Outre-mer, ce qui lui a permis de récupérer de nombreuses compétences (urbanisme, fiscalité, social, énergie, etc.), et d'améliorer la réactivité administrative. Après Irma, les projets de reconstruction à l'identique ont pu se passer de permis de construire. "J'ai fait face à un tollé, mais nous n'avons pas eu de désagréable surprise", assure M. Magras.La pression démographique a encore augmenté depuis l'ouragan, mais elle est limitée par une profonde crise du logement. Le prix locatif est estimé à 2.000 euros mensuels... par chambre. Même les bons salaires ont du mal à se loger, et beaucoup de familles qui vivaient sur l'île depuis des années ont dû partir.
"On perd des gens utiles", reconnaît Bruno Magras. "Mais le coût élevé de la vie et l'absence de logements permettent à Saint-Barth de maintenir un équilibre démographique. C'est égoïste, mais la charité bien ordonnée commence par soi-même". La Collectivité prévoit tout de même de construire de nouveaux logements pour les enseignants et le personnel de santé, indispensables pour l'île.