Une mission interministérielle sur la délinquance juvénile et une autre sur l'insécurité, mandatée par le Sénat, sont attendues à Mayotte après la mort de deux lycéens dans des agressions.
"Je suis en train de travailler avec le Garde des Sceaux pour proposer rapidement une mission sur la jeunesse avec pour objectif la lutte contre la délinquance et la criminalité juvéniles", a affirmé le ministre des Outre-mer Sébastien Lecornu dans un courrier envoyé aux maires de Mayotte.
"Il est impératif d'avoir des réponses judiciaires, sociales et éducatives adaptées dans un territoire où 50% des habitants sont mineurs", a ajouté le ministre dans ce courrier.
Cette mission sera précédée d'un rendez-vous entre le préfet de Mayotte et les maires des 17 communes de ce département de l'océan Indien, autour de la sécurité des élèves au sein et autour des établissements scolaires.
Deux lycéens décédés
Un lycéen de 17 ans est mort jeudi matin après avoir été agressé par une dizaine d'individus à Mamoudzou, une semaine après l'assassinat d'un autre lycéen.
Depuis une dizaine d'années, de violents affrontements ont lieu entre jeunes, à proximité des collèges et lycées de Mayotte, ayant souvent pour origine des rivalités inter-quartiers ou inter-villageoises.
Quid du lien entre pression migratoire et insécurité
Le Sénat va lui aussi dépêcher une mission d'information sur l'insécurité, a indiqué le président de la haute assemblée Gérard Larcher, en réponse à une demande faite en février par le président du conseil départemental de Mayotte Soibahadine Ibrahim Ramadani.
La commission des lois, chargée de cette mission, se penchera notamment sur le lien éventuel entre question migratoire et insécurité.
Le 101e département français est soumis à une forte pression migratoire venue des Comores, de Madagascar, mais aussi de l'Afrique des Grands Lacs ou de pays en guerre du Moyen-Orient.
Synthèse des assises de la sécurité prévue le 28 avril
En novembre, la commune de Mamoudzou, l'association des maires de Mayotte, la préfecture et le conseil départemental avaient organisé des "assises de la sécurité", pour plancher avec la société civile sur les moyens de combattre ces violences. Une trentaine de propositions avaient été lancées, avant la présentation de la synthèse officielle prévue le 28 avril pour envoi au gouvernement.