Développement durable : une jeune guadeloupéenne lance une plateforme pour agir depuis son salon

Mettre en relation des acteurs du changement avec d’autres prêts à sauter le pas du développement durable, c'est l’objectif d'InExpeditions, une plateforme créée par Coralie Custos et Florian Guillaume, entrepreneur social, pendant le confinement.
Trois semaines. C'est le temps record dont ont eu besoin la Guadeloupéenne Coralie Custos, 25 ans et Florian Guillaume, 32 ans, pour développer leur site internet. Une plateforme pour "donner aux gens les moyens d'agir depuis chez eux". 
 

Expédition au coeur des projets

Concrètement, la plateforme propose des "visio-expéditions". Via une application d'appel vidéo, les participants (14 maximum) ont la possibilité de passer une heure avec une personne engagée dans une action. Cette dernière présente son parcours, l’initiative pour laquelle elle travaille et répond à leurs questions. 

L’objectif est donc double : donner de la visibilité aux acteurs du changement et offrir un catalogue d’initiatives aux personnes qui souhaitent s'engager et n'osent pas encore sauter le pas.
 

Rencontre

L'engagement social et écologique, c'est un peu l'histoire de leur duo. Les deux jeunes gens se sont rencontrés il y a cinq ans en Guadeloupe alors que Florian achevait un tour d’Europe. 

L'objectif de son voyage : rencontrer les "changemakers" (acteurs du changement, ndlr) et cartographier les initiatives croisées, plus de 2500 au total. "Je m'étais dit que c'était vraiment bien comme projet", se rappelle Coralie. 

Responsable éditoriale pour des magazines, la jeune femme a de son côté eu l'occasion de voyager dans les Caraïbes, aux Etats-Unis, en Amérique latine… Ce qui lui a permis de "rencontrer pas mal de monde" et lui a donné l'envie d'agir plus concrètement.
 

C'est un peu frustrant. En fait tu restitues ce que tu as vu, les gens te lisent et ça s'arrête là.
- Coralie Custos, 25 ans, Guadeloupéenne.


Confinement et apéros/skype

Confinement oblige, Coralie et Florian se sont initiés ces dernières semaines aux apéros/skype avec leurs amis, depuis Paris. Et c'est au fil de leurs discussions que l'idée de la plateforme est venue.
 

On avait d'un côté des amis qui nous disaient qu'ils avaient des projets en marche mais qui risquaient de disparaître avec la crise sanitaire. Et de l'autre, on avait des amis qui se sentaient inutiles. L'idée c'était de pouvoir connecter ces deux mondes.
- Coralie Custos, 25 ans, Guadeloupéenne. 


"Je me suis dit qu'avec le confinement, j'allais pouvoir souffler et faire tout ce que je n'avais pas fait depuis super longtemps", s’amuse Coralie. Raté. La machine est lancée et les jeunes gens jonglent pendant plusieurs semaines entre leur travail respectif et leur nouveau projet. 

Mettant à profit leurs carnets d'adresses et toutes les initiatives de développement durable répertoriées au fil des années, Florian et Coralie développent rapidement InExpeditions, sorti la semaine dernière. 

Les initiatives tournent principalement autour de l'écologie et du lien social. Des plantations de coraux en Polynésie au chef étoilé qui lutte contre le gaspillage alimentaire en passant par la lutte contre l’isolement des personnes âgées, les projets sont variés.
 

Faire avancer les initiatives

"À la fin, les participants doivent se demander concrètement, comment faire pour faire avancer l’initiative, explique Coralie. On a eu un professeur de l’Institut de la mode à Paris qui a participé à la “visio-expédition” d'entrepreneurs qui font le tour du monde pour sensibiliser au plastique. À la fin, il a proposé de travailler l’année prochaine avec ses étudiants sur la question de la mode et du plastique. Il va appliquer dans son quotidien quelque chose qu’il a vu. C’est tout ce qu’on veut."

Il faut compter 12 euros pour participer à l’une de ces visio-expéditions. La somme est ensuite intégralement reversée à l’ONG ou l’association qui anime la visioconférence.

Une vingtaine “d’expéditions” sont pour l’instant disponibles sur la plateforme. 15 autres sont attendues d’ici juin dont plusieurs issues des Outre-mer, comme un atelier du Spot sur la permaculture dans les jardins créoles.