DOCU. La 8ème province : de Saint-Pierre-et-Miquelon à San Sebastián, l'héritage basque

Aujourd’hui, sur l’archipel de Saint-Pierre-et-Miquelon, un habitant sur trois porte un patronyme basque. D’abord venus pour la chasse à la baleine, les pêcheurs basques vont s’implanter durablement à Saint-Pierre-et-Miquelon au fil des siècles. Comment les descendants, arrivent-ils à garder une identité basque à plus de 6 000 kilomètres de leur région d’origine ?

Depuis le XVIe siècle, les habitants du Pays basque, à cheval sur la France et l’Espagne, entretiennent des liens avec les îles françaises d’Amérique du Nord. Pendant plus de quatre siècles, ces îles vont servir de point de relais aux pêcheurs de baleine et de morue.


Les premières traces de la présence basque dans l'archipel de Saint-Pierre-et-Miquelon et autour de Terre-Neuve remontent entre 1512 et 1530.
C'est donc depuis au moins le XVI
e siècle que les Basques connaissent l'existence de Saint-Pierre-et-Miquelon. Mais c’est surtout à partir du XVIIIe siècle que l’on constate une sédentarisation de la communauté dans l’archipel.

Ce n'est qu'en 1992, avec le moratoire sur la morue, que l'archipel français va perdre son intérêt pour la pêche. Les armements français et espagnols ne peuvent plus pêcher, c'est la fin d'une activité économique qui a fait vivre des régions entières pendant près de cinq siècles.

Des liens forts et vivants avec le pays de leurs ancêtres

L’histoire qui lie le pays basque à Saint-Pierre-et-Miquelon est forte. Nombreux sont les habitants de Saint-Pierre-et-Miquelon à s’intéresser à leurs racines. Aujourd’hui, sur les 6 000 habitants de l'archipel français, un des patronymes sur trois est originaire de l’Euskadi.

Juanxto Alzua est arrivé à Saint-Pierre-et-Miquelon avec son père Aita dans les années 80. Il n’a pas oublié ses racines. Il retourne de temps en temps à San Sebastián au pays basque espagnol où il retrouve son frère Garikoitz (à droite) et sa soeur Aurkene (à gauche).

Quels sont les liens qu’entretiennent les habitants de Saint-Pierre-et-Miquelon avec le Pays basque ? La langue basque, ciment essentiel de la culture, n'est-elle pas en train de se perdre de génération en génération ? Autant de questions qui traversent aujourd’hui la société saint-pierraise et auxquelles ce documentaire tente d’apporter des réponses avec des portraits croisés de descendants basques des deux côtés de l’Atlantique .

Les traces de la présence basque à Saint-Pierre-et-Miquelon

On peut lire "Zazpiak - Bat" en haut du fronton qui a été érigé à Saint-Pierre-et-Miquelon il y a plus de 100 ans. Cette expression basque signifie "les 7 provinces [font] une" en référence aux sept provinces historiques du pays basque.

Une maison basque a été construite à coté du fronton. Avec son édification, les Saint-Pierrais s’ancrent un peu plus dans cette diaspora qui a essaimé la planète entière, la fameuse huitième province du pays basque.

Le fronton de Saint-Pierre-et-Miquelon, à 3 époques, signe du passage des Basques, a plus de 100 ans.

Des échanges entre l’archipel et le pays basque malgré la distance

Ils sont nombreux à s’investir dans des associations pour faire perdurer et transmettre les traditions aux plus jeunes. Que ce soient par les traditions culinaires, la musique, la danse ou encore en apprenant la pelote basque.

L'association Balmoruak organise des sorties en traînière, embarcation typique du pays basque.

Sur leur archipel, les descendants basques maintiennent leur culture au fil des années mais se heurtent cependant au problème du manque d’interaction avec l’extérieur. À Saint-Pierre-et-Miquelon, ils sont actuellement moins de dix à encore parler couramment basque.

Inédit 
Auteur et réalisateur : Thomas Delorme
Une coproduction : Beau comme une image / France Télévisions - SPM la 1ère
Durée :
52 min