Robert Rose-Rosette nait en 1905, à peine plus de cinquante ans après l'abolition définitive de l'esclavage. Enfant, il découvre les ruines de la Pagerie, qui le fascinent. Il apprend que c'est aussi le lieu de naissance, en 1763, de la Martiniquaise la plus illustre : Marie-Joseph-Rose Tascher de la Pagerie, plus connue sous le nom de Joséphine de Beauharnais, future femme de Napoléon 1er, future impératrice.
Une entreprise visionnaire
En 1944, Robert Rose-Rosette achète le domaine avec ses propres deniers et le soutien de quelques amis. Les ruines n'intéressaient, à l'époque, personne, pas même les pouvoirs publics. Pendant dix ans, Robert, avec le soutien de sa femme Simone, travaille à la transfomation du site en lieu de mémoire et d'histoire. Le musée Joséphine est inauguré en 1954. Il met en avant l'histoire coloniale, à l'époque enfouie. Robert Rose-Rosette propose de faire face à l'histoire plutôt que la nier.
Robert comprend très vite que le tourisme peut être un débouché économique pour le territoire. Pour le Martiniquais, le tourisme est indissociable des rencontres humaines, des découvertes du patrimoine et de la culture. Le tourisme ne se limite pas aux plages de sable blanc. Pari réussi, car le domaine de la Pagerie deviendra le musée le plus visité de Martinique.
Précurseur de l'archéologie industrielle
La plantation de la Pagerie fut une des premières grandes habitations coloniales martiniquaises. Le domaine y exploitait jusqu'à 250 esclaves. Curieux de tout, Robert Rose-Rosette cherche à comprendre comment les différents bâtiments fonctionnaient entre eux. Il retrouve les fondations du moulin, en fouillant le sol. Il découvre aussi un petit canal servant à transporter le jus de cannes broyées du moulin vers l'usine sucrière. Robert Rose-Rosette fait lui-même les visites. Il ne se limite pas à l'espace muséal mais emmène les visiteurs dans tout l'espace du domaine : là se baignait Joséphine ; ici les plantations de cacao de l'ancienne habitation ; devant vous cet arbre, dont le fruit ressemble à une pomme, porte le nom de mirobolant ; etc. Très souvent, les visites se terminent autour d'un verre de rhum. Tout est prétexte pour continuer les échanges et faire découvrir les richesses de la Martinique, qu'il aime passionnément.
Un film écrit et réalisé par Martin Courcier
Production Bonne Compagnie
Durée 13 min - Année 2021
Bonus La petite histoire de Robert Rose-Rosette