Du Cap-Vert à la Martinique en paddle sans assistance, le pari fou de Nicolas Jarossay

Nicolas Jarossay
Nicolas Jarossay, un pompier professionnel de 38 ans, a quitté ce dimanche le port de Praia au Cap Vert pour tenter de traverser l'Atlantique sur un stand up paddle en autonomie totale et sans assistance, revendiquant une première mondiale. 
Désormais, ce pompier professionnel du Gard, 1,90 m pour 90 kg,  est seul face à l'océan. Il s'est éloigné des côtes capverdiennes à la rame, debout sur son stand up paddle habitable - "le premier au monde", affirme-t-il.

Etre le premier Homme à traverser l'Atlantique en Stand Up Paddle.Being the first man to cross the Atlantic in Stand...

Posté par Stand Up Paddle Transatlantic sur dimanche 10 avril 2016

 

2,5 millions de coups de rame jusqu'à la Martinique 

Il lui faudra franchir quelque 5.000 km et donner environ... 2,5 millions de coups de rame. Et surtout affronter des conditions extrêmes pendant 60 à 75 jours, la durée envisagée de sa traversée vers la Martinique. Son embarcation: une planche insubmersible de 7 m de long sur 83 cm de large, dotée à l'avant d'une cabine de repos étanche de 2,2 m de long et 45 cm de haut et d'un coffre à l'arrière. A vide, le tout fait 100 kg.
 

Il rame 8 heures par jour 

Nicolas Jarossay commence sa journée-type par "faire son eau" au moyen de deux pompes manuelles de désalinisation lui permettant en deux heures de produire les 8 litres d'eau potable quotidiens nécessaires à sa survie: 3 litres pour sa nourriture lyophilisée et 5 litres à boire, a-t-il expliqué à la presse mi-mars. Il rame ensuite huit heures par jour avec des pauses toutes les deux heures, avec l'aide d'un routeur expérimenté à terre, Patrick Favre. "A la voile, un routeur sert à vous dérouter pour éviter une tempête. Là, ça servira plutôt à me dire "accroche-toi", car je ne vais pas assez vite pour éviter une tempête", a-t-il souligné.
 

L'exploit sportif et deux protocoles scientifiques au programme 

Nicolas Jarossay

Au-delà de l'exploit sportif, Nicolas Jarossay mènera également deux protocoles scientifiques, l'un sur l'observation des physalies, des gélatineux proches des méduses, pour Septentrion Environnement, et un autre, médical, sur l'étude de sa propre fatigue, au moyen d'un électrocardiogramme par jour. Le sportif est équipé de dispositifs d'alerte pour éviter les collisions avec les bateaux, de deux téléphones satellitaires, deux GPS et deux balises de détresse lui permettant d'émettre 24 à 48 heures chacune, en cas de problème.

Les premiers jours seront les plus difficiles 

Pour se préparer, ce spécialiste du Groupe de reconnaissance et d'intervention en milieu périlleux (GRIMP) et nageur sauveteur bénévole à la Société nationale de sauvetage en mer chez lui à Carro (Bouches-du-Rhône), près de Martigues, a suivi un entraînement spécifique et pratiqué des tests en Méditerranée pendant 5 jours et 5 nuits l'été dernier. Il a également pris "5 à 6 kg" de gras car, malgré des portions alimentaires trois fois plus importantes que celles d'un homme normal avec près de 100 kg de vivres embarqués, il devrait perdre 10 à 15 kg. Il sait que les premiers jours seront les plus difficiles. "Après, le corps s'habitue à l'effort", veut-il croire.