L'échec de la fusée Vega dû à une défaillance sur la partie avant d'un moteur

Fusée Vega
L'échec récent d'une fusée Vega est probablement dû à une défaillance sur la partie avant du moteur de son deuxième étage, ont annoncé jeudi la société Arianespace et l'Agence spatiale européenne (ESA), qui espèrent un retour des vols du lanceur dès le premier trimestre 2020.
 
Le 10 juillet, peu après son décollage du Centre spatial guyanais, le lanceur léger européen chargé de placer en orbite un satellite militaire des Emirats Arabes Unis, avait rencontré une anomalie importante, entraînant par précaution la destruction du lanceur au dessus de l'océan. Il s'agissait du premier échec de Vega après quatorze succès d'affilée depuis le début de son exploitation en 2012.
    

Quelle cause ?

La commission d'enquête indépendante, mise en place dès le lendemain, a présenté mercredi ses résultats aux responsables de l'ESA et d'Arianespace. Selon elle, une défaillance de la structure du dôme avant du moteur à poudre Z 23 est "la cause la plus probable de l'anomalie", indiquent l'ESA et Arianespace dans un communiqué commun.
La commission a proposé "un ensemble d'actions correctives portant sur l'ensemble des sous-systèmes, des processus et des équipements concernés" de cette fusée fabriquée en grande partie par l'industriel italien Avio.
    

Reprise des vols au premier trimestre 2020 ?

"Les conclusions de la commission d'enquête me rendent confiant dans une reprise des vols de Vega au premier trimestre 2020", a déclaré à l'AFP le président d'Arianespace Stéphane Israël. Coprésidée par l'Inspecteur général de l'ESA et le directeur technique et qualité d'Arianespace, cette commission est composée d'experts européens.     
L'anomalie est intervenue 130 secondes et 850 millisecondes après le décollage. "Un événement soudain et violent" s'est produit au niveau du moteur Zefiro 23. Il a entraîné la rupture du lanceur en deux parties principales : le moteur Z 23 d'un côté et un ensemble composé de la coiffe, du satellite, de l'adaptateur de vol, de l'étage supérieur AVUM, et de l'étage Zefiro 9, précise le communiqué. "A 213 secondes 660 millisecondes, conformément aux procédures de sécurité en vigueur au Centre spatial guyanais, un ordre de neutralisation" a été émis par l'agence spatiale française (CNES).
 

Aucun dégât lors de l'échec

La fusée s'est abîmée à plus de 400 km des côtes, sans occasionner de dégâts humains ou matériels. "Les membres de la commission d'enquête ont accompli un travail remarquable au cours des dernières semaines, avec le concours du maître d'oeuvre Avio", a déclaré Daniel Neuenschwander, directeur des lanceurs à l'ESA. "J'invite donc toutes les équipes à mettre en oeuvre les mesures correctives pour un retour en vol fiable du lanceur Vega, garantissant ainsi à l'Europe son autonomie d'accès à l'espace".