Edith Lefel et la Toussaint des Antillais au cimetière du Père Lachaise à Paris

Pour la Toussaint, Ghislaine et ses proches ont tenu à venir au Père Lachaise se recueillir notamment devant la tombe d'Edith Lefel.
En ce jour de la Toussaint, des Antillais se sont rendus sur la tombe de la chanteuse caribéenne Edith Lefel, au cimetière du Père Lachaise, à Paris. Une manière de passer ce 1er novembre, bien loin de l’esprit de la Toussaint qui règne aux Antilles.
"Edith Lefel ? Qui est-ce ? Tu connais ?"  Un couple s’interroge devant la tombe de la chanteuse caribéenne au cimetière du Père Lachaise, à Paris. "C’était une grande chanteuse de chez nous, de la Martinique", lancent deux femmes se recueillant devant la tombe. "Edith Lefel a toujours voulu être enterrée ici, près d’Edith Piaf", précise l’une d’elles qui se rend chaque année sur la tombe de la chanteuse. "C’est une manière de rendre hommage à cette grande femme et de ne pas l’oublier. En Martinique, on mettrait encore plus de fleurs et des bougies, mais ici la Toussaint c’est différent", remarque-t-elle.
 
 
Quelques minutes plus tard, un groupe de femmes s’activent pour nettoyer la tombe d’Edith Lefel. "Avec tout le monde qui va passer aujourd’hui, il faut qu’elle brille un peu plus", souffle l’une d’elles en retirant les feuilles mortes de l’autonome, tombées sur la pierre.
 

Les curieux et les fans

La tombe d ‘Edith Lefel est l'une des plus fleuries du cimetière du Père Lachaise. Située dans un carrefour de la 45e division du cimetière, les photos de la chanteuse et les nombreuses fleurs attirent les curieux. La plupart des personnes qui s'y arrêtent découvrent l’artiste, mais pour tous les Antillais, se recueillir ici est un passage obligé en ce jour de Toussaint.
 
 

La Toussaint loin des Antilles

Jacques et sa famille s’attardent quelques minutes et se rappellent ensemble les chansons d’Edith Lefel. "C’était une grande dame partie trop tôt", remarque le Guadeloupéen. De passage à Paris, sa famille l’accompagne et prend une photo de la tombe fleurie. "La Toussaint ici n’a rien à voir avec la Toussaint en Guadeloupe, mais il était important pour nous d’être dans un cimetière à cette date", confie Jacques.

 
Pour Ghislaine aussi, cette visite au Père Lachaise est importante. "Je suis à Paris pour le travail et je ne pouvais pas passer cette journée ailleurs que dans un cimetière, explique-t-elle. C’est une manière d’être en lien avec mes proches, qui reposent en Martinique".
 

Des fleurs mais pas de bougie

Dans son sac, Ghislaine a ramené de nombreuses fleurs mais aussi des bougies. "On pensait faire comme en Martinique et en allumer sur les tombes mais on a vite compris que c’était interdit ici", remarque Ghislaine qui dépose un pot de fleur sur la tombe d’Edith Lefel. "Je lui ai pris une fleur de laitue, parfait pour cette femme si svelte et si belle".
 

Un couple de Brésiliens s’approche de la tombe. Oui, ils l’ont bien reconnu. "Edith Lefel a aussi chanté au Brésil", sourient-ils. Plus tard, une mère de famille s’approche, heureuse d’avoir enfin réussi à trouver la tombe de la chanteuse. "Mais qui est-ce ?" lui demandent ses petites filles à qui le nom d’Edith Lefel ne dit rien. La maman se met alors à chantonner.
 

Proches et anonymes

"Quand est-elle décédée ?" interroge un curieux. "En 2003, elle n’avait que 40 ans", répond un Guadeloupéen en déposant un pot de fleurs blanches avant de se recueillir quelques minutes "pour ne pas oublier cette grande dame". Et outre les anonymes, il y a aussi des proches. "C’était une grande amie, un ange parti trop tôt", confie émue une dame avant de s’effacer discrètement.