La pirogue Fa’afaite a été accueillie à Tubuai par le maire et la population locale. Le président Edouard Fritch, en visite électorale sur l’île, a rencontré l’équipage lors de l’Orero et pourrait monter sur la pirogue ce dimanche.
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A Tubuai ce samedi, l’équipage de la pirogue Fa’afaite a été accueillie par la population dans la liesse. Les navigateurs ont sauté de la pirogue dans l’eau. Munis pour certains de leurs drapeaux rouges aux couleurs du Rahui Nui no Tuha’a Pae, le Grand rahui des Australes, ils ont progressivement rejoint la foule pour une cérémonie festive.
Orero pour les navigateurs
Un enfant de Tubuai a déclamé un Orero (un discours) pour saluer l’arrivée des navigateurs de la pirogues Fa’afaite. Des danses, des chants et enfin un discours du maire ont ponctué la cérémonie.
“Un moyen pour préserver”
“Je suis un des maires favorable au Rahui nui dans les eaux des Australes, a déclaré Fernand Tahiata à La1ère. Il y a de la surpêche en ce moment. A l’époque, on ne pêchait pas loin de nos récifs. Aujourd’hui, les pêcheurs doivent aller plus loin encore pour chercher du thon. La réserve, c’est un moyen pour préserver”, a conclu le maire.
Rencontre du président avec l’équipage
Edouard Fritch ne s’est pas rendu à cette cérémonie comme l’aurait espéré l’association Rahui nui no Tuha’a Pae (le grand Rahui des Australes). Mais lors de la soirée Orero à Tubuai, le président a rencontré sur scène l’équipage du Fa’afaite et l’a chaleureusement salué. Edouard Fritch pourrait se rendre ce dimanche à bord du Fa’afaite après la messe.
“Le principe du Rahui est bon”
Lors de la soirée Orero, un duo d’enfants de Rapa est venu faire l’éloge du Rahui. Interrogé au sujet du projet de grand Rahui des Australes par La1ere, Edouard Fritch a déclaré : “Le principe du Rahui est un principe qui est bon et nous l’avons pratiqué en Polynésie française depuis longtemps. Après Teahupoo où nous avons une bonne expérience du Rahui à la polynésienne, ce système pourrait être étendu un peu plus aux autres îles et en particulier ici aux îles australes comme à Tubuai ou à Raivavae où la gestion du lagon va être problématique”.
Le Rahui dans la peau
Le président s’inquiète en particulier de l’exportation du bénitier des Australes vers Tahiti. “A l’allure où nous allons, ces lagons seront vidés dans dix ans. Le Rahui, c’est un comportement culturel chez nous. Nous l’avons dans la peau, le Rahui”.
Aire marine gérée
Edouard Fritch ne semble guère favorable dans l’immédiat au projet de réserve marine des Australes tel qu’il est envisagé actuellement. “Nous avons d’autres projets qui se rapprochent plus d’une thèse nouvelle qui est l’ aire marine gérée”, déclare-t-il. “La Polynésie est le seul pays du Pacifique à avoir interdit la pêche par les flottilles étrangères dans sa zone économique (en 1996)”, souligne Edouard Fritch.
Thonidés sur le marché mondial
“Malheureusement notre pays ne regorge pas de ressources, explique Edouard Fritch à La1ère. Nous n’avons pas de nickel, pas d’or, nous avons l’agriculture, la beauté de nos paysages et cet immense océan qui nous entoure et qui, nous en sommes convaincus, va être un réservoir important en matière de fournitures de thonidés sur le marché mondial, donc nous nous réservons cette zone. Nous ne voulons pas interdire la pêche faite par nos Polynésiens dans cette zone”.
Enfant des Australes
Edouard Fritch est originaire de Tubuai par sa mère. Il s’est rendu très régulièrement dans cette île, centre administratif des Australes, jusqu’à l’âge de 14 ans.
►Bonus : des images de l'Orero des îles australes. La1ère a suivi deux enfants de Rapa :
►Bonus : des images de l'Orero des îles australes. La1ère a suivi deux enfants de Rapa :