Jessica Vautor a pris la nationalité américaine pour voter contre Donald Trump. Elle habite la Californie, majoritairement démocrate, depuis vingt ans.
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"Le 3 novembre, j’ai fait l’autruche. J’ai passé toute la journée à la mer, à Malibu, j’ai coupé mon téléphone. Je me suis dit, c’est mon dernier moment de bonheur, je veux le vivre complètement!". Contrairement à la plupart des Américains, Jessica n’aura pas vécu la tension de la soirée électorale. Quand elle a rouvert son téléphone, le mercredi 4 novembre, les résultats indiquaient déjà une remontée de Joe Biden face à Donald Trump. Et pour cette anti-Trump convaincue, c’était une bonne nouvelle. "Le 7 novembre, une amie martiniquaise qui habite ici m’a envoyé un texto pour me dire que Biden avait été élu". Jessica avoue avoir pleuré de soulagement.
Dans cette ville résolument démocrate, les habitants ont beaucoup manifesté suite à l’affaire George Floyd, du nom de cet Afro-Américain tué par un policier. "C’était impressionnant, le nombre de personnes qui se sont mobilisées. Les gens ont défilé plusieurs mois d’affilée, même quand on n'en parlait pas à la télé", se rappelle cette musicienne née en Martinique, formée au chant à Paris et qui vit depuis vingt ans à Los Angeles.
Jessica a aussi des amis qui lui font savoir qu’ils ont voté Trump, "parce qu’ils sont opposés à certaines lois, comme la légalisation du cannabais ou de l’avortement". Mais elle dit qu’elle ne leur en veut pas. "Ils sont très religieux. Ils sont plus conservateurs que pro-Trump".
Ecoutez le reportage de Tessa Grauman
C’était comme si depuis quatre ans on vivait en otage. Comme si l’on était en captivité et que l’on attendait notre liberté.
Les manifestations
Dans cette ville résolument démocrate, les habitants ont beaucoup manifesté suite à l’affaire George Floyd, du nom de cet Afro-Américain tué par un policier. "C’était impressionnant, le nombre de personnes qui se sont mobilisées. Les gens ont défilé plusieurs mois d’affilée, même quand on n'en parlait pas à la télé", se rappelle cette musicienne née en Martinique, formée au chant à Paris et qui vit depuis vingt ans à Los Angeles.Voter contre Trump
Très opposée à la politique de Donald Trump, Jessica a décidé de prendre la nationalité américaine, qu’elle a obtenue il y a tout juste un an. "Jusque-là, je n’avais jamais vraiment voulu être américaine, je n'en avais pas besoin, avec la carte verte". Elle a quand même payé 1 500 dollars en démarches administratives pour obtenir le droit de voter contre Trump.Les pro-républicains
A Los Angeles, toute la population n’a pas voté Joe Biden comme un seul homme. A l’échelle du comté, un quart des électeurs a choisi Donald Trump. Jessica a un ami pianiste qui vit dans une ville pro-républicaine:Je suis allée à Valencia le jour de la victoire de Biden, tout était fermé, aucune ambiance, il y avait un silence de mort. Je me suis rendue compte que l’on conduit trente minutes, on est en plein territoire républicain, et la vie est complètement différente.
Jessica a aussi des amis qui lui font savoir qu’ils ont voté Trump, "parce qu’ils sont opposés à certaines lois, comme la légalisation du cannabais ou de l’avortement". Mais elle dit qu’elle ne leur en veut pas. "Ils sont très religieux. Ils sont plus conservateurs que pro-Trump".
Kamala Harris, la Californienne
Le 20 janvier prochain, Kamala Harris, ex-sénatrice de la Californie, prendra ses quartiers à la Maison Blanche, au poste de vice-présidente. "C’est très bien pour la Californie, commente Jessica. Elle est née ici, elle a de très bons rapports avec le gouverneur de l’état et je pense qu’on en a besoin. On a vraiment souffert, avec les incendies [NDLR : qui ravagent la Californie depuis trois mois], et avec les réprimandes de Trump, en réponse à notre refus d’appliquer ses politiques anti-migrants. Donc on est contents !"Ecoutez le reportage de Tessa Grauman
Jessica Vautor