Emmanuel Macron sera en Nouvelle-Calédonie et au Vanuatu fin juillet

Le dernier déplacement en Nouvelle-Calédonie, en mai 2018. Le président de la République s'était notamment déplacé sur l'île d'Ouvéa.
Le président de la République va effectuer à la fin de ce mois de juillet 2023 un nouveau déplacement dans le Pacifique. Il se rendra notamment en Nouvelle-Calédonie et au Vanuatu. Explications.

Le voyage officiel dans le Pacifique du président de la République, Emmanuel Macron, est prévu du 24 au 29 juillet 2023. Après la Polynésie en juillet 2021, il va donc retrouver la Nouvelle-Calédonie. Il se déplacera également au Vanuatu, pour préciser la stratégie française dans « l’Indopacifique », et tenter de contrer l’offensive politico-diplomatique chinoise dans cette région du monde.

 

La Nouvelle-Calédonie : l’après référendums

La dernière visite du chef de l’Etat en Nouvelle-Calédonie remonte à mai 2018, six mois avant le premier des trois référendums d’autodétermination. Emmanuel Macron avait alors clairement exprimé son positionnement sur la question de l’indépendance du Caillou, estimant que « La France serait moins belle sans la Nouvelle-Calédonie».

Cette fois, il revient sur le Caillou alors que les discussions politiques sur l’avenir du territoire ont été relancées par Gérald Darmanin, après des mois de non-dialogue. Le ministre de l’Intérieur et des Outre-mer a effectué trois déplacements en six mois en Calédonie. Et il a obtenu que tous les camps politiques se remettent autour de la même table pour discuter de l’avenir du Caillou après la fin de l’Accord de Nouméa. Parmi les points les plus complexes, la question épineuse du dégel du corps électoral. La commission des lois du Sénat demande que des négociations tripartites entre l'Etat, les indépendantistes et les non-indépendantistes reprennent sans délai. 

Le Vanuatu, symbole de la présence chinoise dans le Pacifique

Après la Nouvelle-Calédonie, Emmanuel Macron se rendra au Vanuatu. Cet archipel de 80 îles, peuplé de 320.000 habitants, est  situé à 600 kilomètres au nord de la Nouvelle-Calédonie. Le Vanuatu est un ancien condominium franco-britannique. En 1980, l’archipel qui s’appelait alors « les Nouvelles-Hébrides » a pris son indépendance, prenant alors son nom actuel.

Le Vanuatu est aujourd’hui le symbole de l’omniprésence de la Chine dans le Pacifique. Dans de nombreux Etats insulaires du Pacifique sud, Pékin cherche à étendre son influence militaire et politique. La présence chinoise s’est ainsi considérablement développée au Vanuatu. Les relations bilatérales entre les deux pays sont très étroites, à tel point que les autorités chinoises évoquent « la communauté de destin sino-vanuataise ».

Sous prétexte d’aide au développement, la Chine s’est durablement implantée au Vanuatu et l’économie de l’archipel est aujourd’hui largement dépendante de la Chine. Les Chinois ont financièrement contribué à la construction de la modernisation d’un port en eaux profondes et de l’aéroport de Port-Vila. 

Pour tenter de contrer l’implantation de la Chine, les Etats-Unis ont annoncé en avril 2023 la réouverture d’une ambassade à Port-Vila. Lors de sa visite, Emmanuel Macron devrait clairement s’exprimer sur ce que certains qualifient de néo-colonialisme chinois dans cette partie du Pacifique sud.

La Papouasie pour finir

Pour boucler son périple de cinq jours, le chef de l’Etat se rendra en Papouasie-Nouvelle-Guinée, nation très pauvre qui a signé il y a cinq ans un accord de coopération avec la Chine. En novembre 2022, lors d’un sommet sur la Coopération économique des pays d’Asie-Pacifique en Thaïlande, Emmanuel Macron avait rencontré le Premier ministre de Papouasie-Nouvelle-Guinée. Il avait promis de renforcer les projets communs autour de la transition énergétique et de la protection de la biodiversité.

Aussi bien en Nouvelle-Calédonie, qu'au Vanuatu et en Polynésie, Emmanuel Macron s'exprimera sur la question du réchauffement climatique et de ses conséquences, très sensibles pour les nations iliennes du Pacifique. C'est aussi un moyen pour la France d’accroître son influence politico-diplomatique dans l’axe indopacifique.