Ex-otage d’Arlit de 2010 à 2013, Thierry Dol a rencontré le Défenseur des droits, Jacques Toubon, ce mercredi 6 juillet, à Paris. "Epuisé, à bout de souffle", le Martiniquais dénonce des zones d'ombre dans sa libération et déplore son difficile retour dans la société.
Malgré son apparence robuste, son regard en dit long sur sa souffrance. Ce mercredi 6 juillet, devant les bureaux du Défenseur des droits à Paris, le Martiniquais Thierry Dol se dit "épuisé", "à bout de souffle". Enième démarche, énième rendez-vous, depuis sa libération en octobre 2013, l’ancien otage d’Arlit se sent "abandonné".
"Il existe une nébuleuse dans cette affaire, on parle de travers et de manquements de la part de l’Etat, je veux en discuter avec le Défenseur des droits", avance Thierry Dol, avant son rendez-vous.
Dans des articles de presse, un ancien colonel de la DGSE, négociateur du dossier, affirme que les otages auraient pu être libérés dès avril 2012. "Savoir que nous sommes restés 18 mois de plus en captivité et ne pas comprendre, ça m’épuise", explique le Martiniquais qui avait déjà porté plainte contre l’Etat, en décembre 2015, pour "non assistance à personne en danger".
La priorité pour l'ancien otage est pourtant de "se reconnecter à la vie pour se projeter dans l'avenir", dit-il. En attendant, son présent reste hanté par les fantômes du passé.
Un difficile retour dans la société
Accompagné de son avocat, Alex Ursulet, Thierry Dol va rencontrer Jacques Toubon, Défenseur des droits. "Depuis deux ans, je dois faire des démarches tout le temps, j’ai une batterie de procédures administratives qui m'épuisent et que l'on doit pouvoir éviter, il faut mettre fin à cela", lâche, affaibli, l’ancien otage enlevé par Aqmi, à Arlit au Niger, en 2010.Des zones d’ombre dans la libération ?
Trop de "paperasse", un sentiment d’abandon, Thierry Dol souhaite "juste être accompagné pour son retour dans la société". Ingénieur pour Areva au moment de son enlèvement, il veut également en savoir plus sur les conditions de sa libération."Il existe une nébuleuse dans cette affaire, on parle de travers et de manquements de la part de l’Etat, je veux en discuter avec le Défenseur des droits", avance Thierry Dol, avant son rendez-vous.
Dans des articles de presse, un ancien colonel de la DGSE, négociateur du dossier, affirme que les otages auraient pu être libérés dès avril 2012. "Savoir que nous sommes restés 18 mois de plus en captivité et ne pas comprendre, ça m’épuise", explique le Martiniquais qui avait déjà porté plainte contre l’Etat, en décembre 2015, pour "non assistance à personne en danger".
En attente d’une réponse
"Le Défenseur des droits a entendu les doléances de Thierry Dol, confie l'avocat Me Alex Ursulet à l'issue de l'entretien avec Jacques Toubon. Il est officiellement saisi, maintenant nous attendons son retour". "Je vais examiner sa demande et voir si cela est de ma compétence", a déclaré pour sa part Jacques Toubon.Des rendez-vous éprouvants
En attendant une réponse, Thierry Dol doit encore faire preuve de patience. "Je suis à bout de souffle", a-t-il déclaré, particulièrement éprouvé à la sortie du rendez-vous. "Depuis deux ans et demi, je suis des échanges, je me rends dans toutes sortes d'institutions, de ministères, pour parler de mon retour et parfois je reste sans réponse, souffle-t-il. J'attends beaucoup du Défenseur des droits".La priorité pour l'ancien otage est pourtant de "se reconnecter à la vie pour se projeter dans l'avenir", dit-il. En attendant, son présent reste hanté par les fantômes du passé.