Sur la piste, on la distingue par sa taille longiligne. L'antillaise, née d'un père martiniquais et d'une mère guadeloupéenne,"indienne" comme elle aime le souligner, est l'une des figures de proue de l'escrime français. Marie-Florence Candassamy est arrivée très jeune sur la piste, poussée par son père. Conséquence : Mari-Flo flirte très tôt avec le haut niveau. "Laisser du temps au temps", son credo en escrime comme dans la vie !
Et pourtant, Marie-Florence confie volontiers être impatiente de vivre pleinement les Jeux Olympiques de Paris 2024. Pour y parvenir, en plus de son travail acharné sur la piste, elle a entrepris des démarches pour trouver des partenaires pour l'accompagner dans ce projet. Une quête qui se justifie par le manque de visibilité de sa discipline. Bien qu'il soit pourvoyeur de médailles en France, l'escrime n'est pas bancable et reste en pratique purement amateur.
Outre-mer la 1ère a pu échanger avec elle. L'Antillaise revient sur ses meilleurs souvenirs des JO et son rêve de participer à l'Olympiade parisienne.
Outre-mer la 1ère: les Jeux Olympiques de paris 2024, c'est le rendez-vous d'une carrière comme pour 100% des athlètes français ?
Marie-Florence Candassamy : Ce serait génial d'y participer, devant mes proches. En ce moment, je suis davantage sur les entraînements pour les prochaines échéances, les championnats d'Europe et du monde. Après on partira pour une nouvelle saison en vue des JO de Paris, où quatre escrimeuses seront qualifiées.
Quel souvenir gardes-tu de ton expérience Olympique à Rio en 2016 ?
Mes premiers Jeux. C'était très intense au niveau sensation. J'ai appris sur moi, le soutien de mes proches m'a beaucoup apporté. Les Jeux m'ont appris à continuellement me remettre en question, à toujours innover dans ma pratique sportive et surtout, ne jamais renoncer.
Récemment, tu as entrepris de trouver des sponsors pour t'accompagner en vue des jeux. Où en es-tu ?
En tant que sportive, je pense ne pas être totalement douée pour la recherche de sponsors, cela me prend du temps que je pourrais consacrer à mes entraînements. Mais nous en avons besoin. Comme je vous le disais, pour gagner en sérénité et atteindre les objectifs que je me suis fixé, oui cela me permettrait d'avoir l'esprit plus tranquille.
Pourquoi est-ce si difficile pour une escrimeuse qui porte les couleurs de la France ?
Je pense que les partenaires potentiels se disent que l'escrime n'apporte pas suffisamment de visibilité. Nous ne sommes pas très médiatisés. On en parle davantage pendant les jeux olympiques. Mais j'aimerais leur dire et leur faire comprendre tout simplement qu'ils donnent sa chance à l'athlète.
Marie Florence Candassamy occupe actuellement la 3ᵉ place mondiale à l'épée. Forte de ses trois médailles d'argent et deux de bronze en Coupe du monde, elle est la meilleure française avec cette arme. Ses coéquipières et elle continuent de hisser haut les couleurs de l'escrime tricolore. Pourvu que cette belle aventure ne soit pas stoppée, faute de sponsors.