En tout, cinq représentants du gouvernement calédonien ont fait le déplacement jusqu’à Paris. Ils espèrent obtenir le soutien de l'État pour redresser l'économie du territoire alors que la Nouvelle-Calédonie subit une grave crise financière, sécuritaire et sociale depuis six mois. Reçue par le ministre des Outre-mer et le président de la République en fin de semaine dernière, la délégation a rencontré le Premier ministre, Michel Barnier, hier. Ce mardi 19 novembre, c’est au ministère de l’Économie qu’elle avait rendez-vous. Louis Mapou, le président du gouvernement calédonien, a accepté de répondre à nos questions.
Qu’avez-vous obtenu suite à vos rendez-vous à Matignon et Bercy ?
Louis Mapou : Nous avons eu une séance de travail très longue pour bien apprécier la situation en Nouvelle-Calédonie et exprimer les besoins de la Nouvelle-Calédonie à l’égard du gouvernement national. Le Premier ministre nous a annoncé hier (lundi) qu’il proposerait, dans le cadre de la loi de Finances, une garantie d’emprunt de l’ordre d’un milliard d’euros, ce qui est énorme et qui va nous permettre d’envisager l’année 2025 sous des auspices un peu plus sereins.
Il nous a aussi confirmé que l’État nous accompagnera sur les besoins d’expertise technique ou juridique que nous pourrions avoir, et même sur le plan économique, avec des organismes comme l’Agence française de développement (AFD) ou la Caisse des dépôts.
Quelles sont les prochaines étapes sur le chemin de la reconstruction économique ?
Louis Mapou : Ce milliard d’euros doit encore faire l’objet de travaux à mener avec le gouvernement national pour charpenter comment, durant toute l’année 2025, il va venir appuyer la reprise et la relance de la Nouvelle-Calédonie suite aux évènements récents.
Le plan de sauvegarde, de refondation et de reconstruction que nous avons présenté très récemment en Nouvelle-Calédonie doit encore emprunter un processus de validation au niveau local, mais il est déjà la base de travail sur laquelle nous échangeons. Nous espérons le faire aboutir à la fin de l’année. Le soutien de l’État est acquis. Nous devons maintenant l’organiser et c’est l’objet de la séance de travail de ce matin à Bercy pour que nous puissions bien programmer. Emmanuel Moulin conduit une mission [sur la reconstruction de la Nouvelle-Calédonie, ndlr] à partir de la semaine prochaine, donc nous aurons l’occasion d’en rediscuter à Nouméa.
Êtes-vous satisfait des promesses de Paris ? Le gouvernement impose-t-il des conditions pour débloquer l’emprunt d’un milliard d’euros ?
Louis Mapou: La décision est à la hauteur de ce que nous avions demandé. Le gouvernement demande qu’un certain nombre de réformes soient engagées en Nouvelle-Calédonie. C’est ce que nous avions déjà dessiné dans le cadre du plan de sauvegarde, de refondation et de reconstruction.
Avant de repartir à Nouméa, les membres du gouvernement calédonien en visite à Paris doivent encore rencontrer des représentants de l’AFD, les délégations Outre-mer de l’Assemblée nationale et du Sénat, le ministre du Budget ainsi que la présidente de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, et le président du Sénat, Gérard Larcher, qui reviennent d’une visite de plusieurs jours en Nouvelle-Calédonie.