Ils n'étaient pas moins de quatre Guadeloupéens à atteindre les phases finales du Challenge international de Paris. Cette compétition de la Coupe du monde d'escrime, disputée chaque année, se déroule du 12 au 15 janvier à la salle Pierre-de-Coubertin dans la capitale, avec les épreuves individuelles ce samedi, avant celles par équipe ce dimanche.
Du côté féminin, on pouvait compter sur Ysaora Thibus, championne du monde de fleuret en titre, et Anita Blaze. La première a éliminé sa concurrente hongroise Dora Lupkovics (15-10) en 32e de finale, puis l'Américaine Lauren Scruggs (15-11) en 16e.
Anita Blaze s'est imposée avec des écarts un peu plus nets : 15-7 face à la Coréenne Chae Songoh en 32e, puis 15-7 à nouveau en 16e face à sa compatriote française Coralie Brot.
Duel guadeloupéen
Les deux fleurettistes se sont donc retrouvées opposées en 8e de finale. Alors qu'Ysaora Thibus a pris l'avantage dans les premières touches (0-3), Anita Blaze est revenue à égalité (4-4) avant de prendre le dessus (7-4).
Mais c'était sans compter la persévérance de la championne du monde en titre qui est remontée sans laisser beaucoup de points à son adversaire. Résultat final : 15-9 pour Ysaora Thibus.
Celle-ci a ensuite battu une autre compatriote, Pauline Ranvier, sur le même score (15-9), avant d'affronter en demi-finales la numéro 2 mondiale, l'Italienne, Alice Volpi.
Le duel s'annonçait âpre entre les deux fleurettistes, et cela a été le cas. Bien que la Guadeloupéenne ait décoché le premier point, son adversaire a ensuite pris le large (6-2).
Mais Ysaora Thibus ne s'est pas laissée abattre et a même réussi à reprendre quelques secondes la main (7-8). L'écart est ensuite resté serré tout le reste du combat, jusqu'à la victoire de l'Italienne 15 à 13.
Elle a ainsi décroché la médaille de bronze, à égalité avec l'Italienne Francesca Palumbo comme le montre ce tweet :
Elle s'est confiée au micro d'Outre-mer la 1ère à l'issue des combats : "Ce n'est jamais évident d'être championne du monde et de venir, mais ça m'a tenu à cœur de faire bien et c'est pas trop mal."
"Je pense que je ne suis pas encore à 100% de mes capacités, c'est un début de saison, assure-t-elle. Même si c'est à la maison [en France, NDLR] et qu'on veut bien faire, ce n'est pas une compétition où je suis censée être encore dans mon pic de forme. Donc il y a plein de choses qui sont positives."
Lefort battu en quarts
Du côté masculin, il y avait Enzo Lefort, champion du monde en titre, et Pierre Loisel. Le premier a éliminé l’Italien Davide Filippi aux 32e de finale (15-13), le Coréen Lee Kwanghyun lors des 16e (15-9), avant de battre facilement un autre Coréen, Heo Jun en 8e (15-6).
Mais diminué par une douleur à la cheville et une intoxication alimentaire à quatre jours de la compétition, il a fini par s'incliner en quarts de finale lors d'un match serré (12-15), comme le montre ce tweet de la fédération française d'escrime. Il faut dire qu'en face de lui était le champion olympique en titre et vainqueur 2022 du Challenge international, le Hongkongais Cheung Ka Long.
Au micro d 'Outre-mer la 1ère, Enzo Lefort a reconnu avoir "manqué de fraîcheur physique à un moment donné, un peu de lucidité aussi".
"Les décisions se prennent en [...] millièmes de secondes. Et à un moment donné, il est allé plus rapidement dans les décisions que moi, et ça lui a permis de mettre ses trois dernières touches pour gagner le match", analyse-t-il.
Pierre Loisel de son côté a été éliminé en 16e de finale lors d'un duel fratricide face au Français Alexandre Ediri (11-15), sur lequel il n'est jamais parvenu à prendre l'avantage si ce n'est lors des premières secondes du combat.
Il avait pourtant réussi à vaincre en 32e l'Italien Giorgio Avolca et surtout en 16e l'Américain Nick Itkin qui avait remporté le Challenge international de Paris en 2020.