La Martiniquaise Loren Rembi ne montre pas son stress : “J’y vais pour gagner ! Mon dernier championnat date de 2017, alors j’ai envie de me faire plaisir. On verra bien si ça passe ou ça casse mais il n’y a pas de pression.” La jeune femme est heureuse de partager cette compétition avec sa grande sœur, Joséphine Jacques-André-Coquin. “On a quasiment commencé ce sport ensemble. Elle m’a suivi dans l’aventure qui est devenue une passion familiale. Nos frères et sœurs se sont mis à l’escrime aussi. Alors partager des championnats à un si haut niveau avec Loren… je n’y pensais pas.”
Cette saison, elles se sont affrontées quatre fois. Elles ont gagné chacune à leur tour. C’est avec des clins d’œil complices qu’elles se préparent ce mardi 14 juin à l'Institut national du sport, de l'expertise et de la performance (Insep). “On va ramener une médaille à notre grand-mère martiniquaise !”, s’exclament-elles en cœur. Quelques mètres plus loin, Marie-Florence Candassamy aborde ces échéances avec sérénité : “Je suis encore sur mes entraînements. Je stresserai au moment de la compétition.”
La santé mentale au cœur de la préparation
De son côté, Ysaora Thibus a mis en place une nouvelle préparation pour ces championnats d’Europe. “Après les Jeux Olympiques, il a fallu retrouver une motivation. J’ai changé des choses notamment avec une prise en charge psychologique, ce qui m’aide beaucoup pour mon équilibre. En tant qu’athlète, notre valeur dépend de nos résultats ce qui peut affecter l’estime de soi. Les résultats aux JO n’ont pas été obtenu ce qui m’a affecté. Je me suis recentrée.” L’athlète âgée de 31 ans est heureuse de pouvoir compter sur le soutien de son fiancé, l’escrimeur américain Race Imboden, et de son nouvel entraîneur Giulio Tomasini, qui feront le déplacement lors de la compétition.
Les escrimeurs pourront compter sur le soutien du Guadeloupéen Enzo Lefort depuis Paris. Le fleurettiste, blessé au mollet il y a quelques jours, est un peu déçu de ne pas pouvoir partir à en quête d’une médaille, mais relativise : “J’ai toujours eu de la chance au niveau des blessures. Là, je m’entraîne quatre heures par jours en vue des championnats du monde dans un mois. Je fais de la rééducation et de la préparation mentale. C’est dommage de ne pas accompagner la nouvelle génération en Turquie, j’aurais été un référent. Ils auront un bon baptême du feu !”
Quoiqu’il en soit l’équipe de France compte bien rafler les médailles. “L’Estonie, l’Italie, ont de bonnes équipes… Mais la France a de vraies chances de podium…Maintenant, il n’y a plus qu’à !”, s’exclame Joséphine Jacques-André-Coquin avec un grand sourire aux lèvres.