Edouard Fritch vient d’être réélu président de la Polynésie française. En janvier 2017, son gouvernement avait signé un protocole d’accord avec la société Blue Frontiers qui souhaite créer des îles artificielles dans les eaux du pays. Ce projet va-t-il aboutir ?
•
La Polynésie française abrite 118 îles et certains souhaitent en créer de nouvelles. Cette drôle d’idée vient de Californie. Le Seasteading Institute est en effet à l’origine de ce projet futuriste. L'institu a créé la société Blue Frontiers qui doit être le fer de lance du projet. L'idée a séduit le gouvernement de la Polynésie française. Réélu récemment à la tête du pays, Edouard Fritch va-t-il confirmer l’essai ?
Pendant la campagne électorale en Polynésie, le sujet des îles flottantes a été évoqué à plusieurs reprises. Fin janvier, lors d’une conférence de presse, le Tavini Huira’atira, le parti indépendantiste, a montré son hostilité aux îles flottantes par la voix de Valentina Cross, conseillère municipale de la commune de Teva i Uta interrogé par Maruki Dury (Polynésie la 1ère)
Une manifestation hostile au projet a été organisée le 7 avril 2018. Regardez ci-dessous le reportage de Polynésie la 1ère :
Que va décider le nouveau gouvernement d’Edouard Fritch ? Les partisans du projet évoquent une solution d’avenir pour lutter contre la montée des eaux. Les détracteurs ne voient pas d’un bon œil une société américaine qui demande une zone franche avec des dérogations fiscales et douanières.
Où seront les îles artificielles ?
Selon Le Figaro qui publie un article en Une intitulé "Polynésie : le projet fou d’une île libertarienne", "le choix final du lieu devrait être annoncé dans les toutes prochaines semaines". Le quotidien indique que le site choisi devrait se situer dans les Tuamotu et non pas au large de Tahiti comme cela avait été envisagé dans un premier temps.Théories libertariennes
Seasteading Institute, l’Institut à l’origine de ce projet, se trouve à San Francisco. Il s’inspire des théories libertariennes très en vogue aux Etats-Unis. Les libertariens sont allergiques à toute intervention de l’Etat et partisans d’une philosophie politique qui repose sur la liberté individuelle. Ils ne manqueront donc pas de demander à la Polynésie un statut fiscal dérogatoire.Promotteurs actifs
En Polynésie, les artisans de ce projet d’îles flottantes ont rencontré un certain soutien. Il faut dire que l’un des promoteurs actifs du projet est un ancien ministre du Fenua : Marc Collins. Regardez ci-dessous une vidée du Seasteading Institute expliquant la vision de leur projet :Protocole d'accord
En janvier 2017, Jean-Christophe Bouissou, le ministre polynésien du logement, de l’urbanisme et du numérique s’est rendu à San Francisco pour signer un protocole d’accord avec le Seasteading Institute. Les Américains se sont engagés à mener les études de faisabilité techniques et juridiques du projet."Silicon Valley sur l'eau"
En Mai 2017, une conférence internationale sur les îles flottantes s’est tenue à Tahiti. Plusieurs personnalités de l’Institut californien sont venues défendre leur "Silicon Valley sur l’eau". Randy Hencken, le directeur du Seasteading Institute a déclaré que "ce projet apporterait beaucoup de bénéfices aux Polynésiens. Nous espérons que la majorité des Polynésiens adhèreront à ce projet qui promeut l’innovation et les nouvelles technologies". Regardez ci-dessous le reportage de Polynésie 1ère :
Le Tavini monte au créneau
Pendant la campagne électorale en Polynésie, le sujet des îles flottantes a été évoqué à plusieurs reprises. Fin janvier, lors d’une conférence de presse, le Tavini Huira’atira, le parti indépendantiste, a montré son hostilité aux îles flottantes par la voix de Valentina Cross, conseillère municipale de la commune de Teva i Uta interrogé par Maruki Dury (Polynésie la 1ère)Valentina Cross sur le projet ile flottante