Etats-Unis : Joe Biden tente de mobiliser l’électorat noir face au risque trumpiste

Le président Joe Biden s'exprime lors d'un concert du 19 juin sur la pelouse sud de la Maison Blanche à Washington, le lundi 10 juin 2024. (AP
Joe Biden bat le rappel pour la présidentielle, en particulier celui de l'électorat noir traditionnellement favorable aux démocrates. Comme ailleurs, le président américain a souligné les risques du retour d'un pouvoir trumpiste lors de la cérémonie anticipée d'une fête liée à l'abolition de l'esclavage.

Le 19 juin est un jour de fête nationale aux Etats-Unis. Elle a été instituée en 2021 par Joe Biden pour commémorer le jour où les derniers esclaves ont appris qu'ils étaient libres, en 1865. Une cérémonie anticipée se tenait cette année à la Maison Blanche.

Reconnaissance de l’importance de la communauté noire

Le président américain y a souligné l'importance de la communauté noire.

"Merci à tous les artistes présents ce soir pour nous aider à ressentir le poids de la culture noire qui fait partie de la culture américaine. Je suis fier d'avoir fait de cette journée un jour férié fédéral. Je suis reconnaissant aux membres du Congrès qui sont ici aujourd'hui d'avoir contribué à rendre cela possible."

Avertissement sur les "vieux fantômes en habits neufs" 

L'occasion pour Joe Biden et ses amis de rappeler son bilan (avec notamment le plafonnement du prix de l’insuline, l’annulation de la dette des étudiants,…) à l’électorat noir et surtout de le mettre en garde contre un retour aux affaires de Donald Trump et des Républicains. Avec une allusion à peine voilée, semble-t-il, au Ku Klux Klan (organisation raciste dont les membres s’affublent  parfois de tenues leur donnant l’air de fantômes).

"Il y a de vieux fantômes en habits neufs qui essaient de nous ramener en arrière. Il y en a, en effet, qui vous privent de vos libertés, rendent plus difficile pour les Noirs de voter ou de voir leur vote pris en compte, ferment les portes des opportunités, s'attaquent aux valeurs de la diversité, de l'équité et de l'inclusion, ... interdisent les livres sur les expériences des Noirs en Amérique, essayent d'effacer et de réécrire l'histoire. Notre histoire ne se résume pas au passé. Elle concerne notre présent et notre avenir. Il s'agit de savoir si cet avenir est celui de chacun d'entre nous, et pas seulement de certains d'entre nous.  L'histoire des Noirs, c'est aussi l'histoire de l'Amérique".

Le président Joe Biden se tient sur scène avec le chanteur et compositeur Charlie Wilson, à gauche, tandis que le vice-président Kamala Harris et le deuxième gentleman Doug Emhoff à la Maison Blanche à Washington, le lundi 10 juin 2024.

Le rôle clef de l’électorat noir avec le risque de scrutin serré à la présidentielle

Un avertissement clair donc, alors que paradoxalement, Donald Trump se vante de mordre sur l’électorat noir. Un électorat pourtant fidèle aux démocrates et qui aurait voté à 91% pour Joe Biden en 2020. Une baisse de ce soutien ou de la participation de la communauté afro-américaine au scrutin, pourrait faire basculer des Etats clefs en faveur du rival républicain du sortant démocrate lors de la présidentielle de novembre prochain.

Kamala Harris, la vice-présidente a d’ailleurs annoncé que cette année, le 19 juin serait journée d’action nationale pour le vote. Objectif : encourager  la participation aux élections et lutter contre les radiations d’électeurs. Une mobilisation cruciale alors que les sondages donnent des résultats très serrés entre les 2 présumés candidats qui s’affronteront lors d’un premier débat télévisé le 27 juin.