Vers un été indien du nickel ? Le producteur canadien Sherritt fait preuve d’optimisme

Quand le soleil brille sur l'usine de ferronickel SLN-ERAMET de Doniambo en Nouvelle-Calédonie
Le producteur canadien Sherritt International envisage une amélioration pour le cours du nickel. L'offre diminue lentement au profit de la demande. La Chine progresse dans la qualité de son inox et notamment avec le nickel calédonien de la SLN.
Le rebond de la production chinoise d’acier inoxydable (+10% sur le premier semestre 2016) soutient la demande de nickel. Pékin (53 % de la consommation mondiale) produit davantage de séries 300 (aciers austénitiques avec une teneur en nickel de 8 à 10%). La SLN calédonienne est le premier producteur mondial de l’alliage premium SLN25 associé à l’acier pour optimiser les séries 300. « Le ferronickel SLN25 est utilisé pour tous les inox des séries 300 et pas seulement en Chine » précise un métallurgiste européen.

Va-t-on manquer de nickel ?

Macquarie Bank annonce le premier déficit (70 000 tonnes) en cinq ans sur le marché du nickel. L’organisme international d’études (INSG) l’estime à 49.000 tonnes sur l’année 2016. Goldman Sachs projette à 12 000 dollars la tonne d’ici à fin 2016. Nornickel (ex-Norilsk Nickel), considère que le prix du métal stagnera au cours actuel de 10.000 dollars la tonne.

Un producteur canadien parle

Sherritt est l’un des grands producteurs mondiaux de nickel. L’entreprise a son siège à Toronto comme les branches nickel de Glencore (Falconbridge) et Vale (Inco). Sheritt détient 40 % du complexe industriel de nickel Ambatovy à Madagascar et 50 % de l’usine métallurgique Cubaniquel de Moa à Cuba
Dans un entretien accordé au Metal Bulletin de Londres, le producteur canadien souligne que « la production mondiale de nickel est toujours déficitaire ce qui pèse sur la trésorerie des entreprises, en dépit de la remontée des cours du métal à la bourse mondiale des métaux de Londres ».

Nickel 3 mois LME officiel par tonne
Moyennes mensuelles
Septembre 10.237 +0,76%
Août 10.401,02 -0.83%
Juillet 10.289,88 +0,24%

Une année 2016 à oublier

Le cours du métal a récupéré d'un minimum de 7716 $ par tonne au cours du premier trimestre de l'année. Il est désormais généralement au-dessus de 9920 $ par tonne, note Sheritt. Le nickel perd encore 30 % de sa valeur par rapport à son prix de 2013. La remontée est lente car l’offre reste importante, "Malgré les marges négatives et les pertes de nombreux producteurs, les baisses de production ont été lentes à se matérialiser », estime Sherritt.

Au London Metal Exchange le cours officiel du nickel se situe entre 10.137-10.270 $ par tonne le 26 Octobre.

Optimisme mesuré

"Les fermetures de mines de nickel annoncées aux Philippines et l'amélioration de la demande d'acier inoxydable sont tous deux considérés comme des catalyseurs à court terme pour la demande sur le marché du nickel. Mais, la montée en puissance de nouvelles usines de fontes de nickel « low cost » en Indonésie, maintient la pression sur les prix mondiaux » ajoute Sheritt. Le producteur canadien annonce une production métallurgique conforme à ses prévisions en 2016. La société minière et métallurgique devrait produire près de 79.000 tonnes de nickel, un peu plus que la SLN calédonienne du groupe français Eramet.
 

Optimisme raisonné

Néanmoins, Sherritt constate une amélioration de l'activité récente du marché du nickel, la demande s’améliore : « la situation est meilleure, les stocks vont se résorber, la production mondiale sera déficitaire car aux Philippines, l’un des grands pays exportateurs de nickel, le secteur minier est soumis à des audits environnementaux qui vont peser lourdement et affecter les livraisons en 2107 ».

" Oui, peut-être que le prix métal va monter d'ici la fin de l'année, ce serait un beau cadeau de Noël. Mais pour le moment, j'attends des signes concrets " pondère Robin Bhar, l'un des meilleurs experts des métaux et du nickel, à la Société Générale de Londres.