Euro 2020: le Martiniquais Raphaël Varane pointe le manque d'unanimité entre sélections sur le genou à terre

Raphaël Varane lors du match France Albanie, le 7 septembre 2019.

Avant leur rencontre contre l’Allemagne mardi 15 juin pour leur premier match de l’Euro 2020, les Bleus avaient prévu de poser un genou à terre pour dénoncer le racisme. Ils n’ont finalement pas effectué ce geste. La raison : un manque d'unité entre les sélections.

Entre les sélections participant à l'Euro, "on n'a pas un élan collectif avec un message clair et fort de façon unanime", a déclaré mercredi le vice-capitaine Raphaël Varane pour justifier que les Bleus aient renoncé à s'agenouiller contre le racisme avant d'affronter l'Allemagne.

Une décision d’équipe

"C'est une décision prise par l'ensemble des joueurs, comme l'a dit Hugo (Lloris). C'est évidemment une cause qu'on soutient", a répondu le défenseur d'origine martiniquaise à propos de la lutte contre le racisme et les discriminations.

C'est plus un symbole de tensions ou de crispations, par rapport au fait qu'une équipe pourrait le faire et pas une autre. On n'a pas un élan collectif avec un message clair et fort de façon unanime donc le message n'est pas celui qu'on souhaite.

Raphaël Varane


"Le groupe France représente 26 joueurs avec des origines différentes, de couleurs de peaux couleurs différentes, des catégories sociales différentes, tous unis vers les mêmes objectifs. Notre façon de lutter contre les discriminations, c'est de montrer qu'ensemble avec nos différences, on peut porter fort des valeurs, unir des millions de français, de fans dans le monde, c'est ça le message qu'on veut faire passer", a-t-il longuement développé.

Soutenir un message unaniment

En tout cas, "s'il y a un message clair et unanime de toutes les équipes de foot, l'équipe de France sera la première à le soutenir", a conclu le joueur de 28 ans.

L'intention affichée par les Bleus de s'agenouiller mardi avant le coup d'envoi de France-Allemagne, leur match d'ouverture de l'Euro à Munich, a été critiquée par une partie de la droite et de l'extrême-droite française. Finalement, ils y ont renoncé en raison du manque d'unité entre les sélections, selon Lloris.

"Le genou à terre, c'est une décision collective. On part du principe que si on doit le faire, toutes les nations doivent le faire avec l'appui de l'UEFA", a déclaré le gardien et capitaine après la rencontre auprès de plusieurs radios françaises.

Selon lui, l'unité a fonctionné dans le Championnat d'Angleterre car "tous les clubs ont été sollicités, les capitaines, les joueurs et la Premier League: le mouvement a été ensemble et solidaire. Sur cette compétition, c'est moins le cas. Ca ne veut pas dire qu'on ne soutient pas la cause, on ne veut surtout pas de racisme dans notre sport et notre société."