Euros de gym : Marine Boyer et les Bleues au-delà de leurs espérances

La capitaine des Bleues, Marine Boyer entourée de la sélection France lors de l'Euro de Gym en Italie
Venues en Italie dans le cadre de leur préparation pour les JO de Paris, les Françaises de Marine Boyer ont fait bien plus que ce qu'elles avaient envisagé avec quatre médailles, dont une en or, lors des Euros de gymnastique artistique et en l'absence de leur pièce maîtresse, Mélanie de Jesus dos Santos.

Dimanche, dans l'immense salle de la Fiera di Rimini, au bord de l'Adriatique, face à un public très nombreux hurlant son soutien inconditionnel aux Italiennes, les Françaises ont décroché le bronze lors de l'épreuve par équipe (158,796 points), devancées par l'Italie (164,162) et la Grande-Bretagne (162,162).

Le bronze pour Marine Boyer

Les Bleues, qui visaient 2 médailles, repartent aussi avec l'or de Coline Devillard au saut, le bronze de Marine Boyer à la poutre et le bronze de Ming Gherardi van Eijken au saut, pour ses tout premiers grands championnats à tout juste 16 ans.

"Au vu de la préparation, je suis très contente de ce qu'on a fait. Je sais que ça va nous aider aussi pour la suite, parce que ce n'est qu'une préparation. Même au niveau du collectif, ça va nous aider à avancer. Il faut faire avec ce qu'on a, malheureusement", a souligné la capitaine des Bleues, Marine Boyer, qui fait référence à la suspension d'un entraîneur de longue date.

Nellu Pop a été suspendu à titre conservatoire il y a deux mois en raison de faits portés à la connaissance du ministère des Sports à l'occasion d'une enquête administrative sur la fédération de gymnastique, lancée en mai dernier après un reportage de France 2. Six anciennes gymnastes de l'équipe de France dénonçaient des violences physiques ou psychologiques émanant d'entraîneurs.

Pertes de repères

Pour les gymnastes, cette suspension s'est traduite par "beaucoup de pertes de repères", selon Boyer, mais aussi Devillard, évoquant samedi des "pensées parasites". "C'est vrai qu'il m'entraîne depuis très longtemps. C'était vraiment mon repère. Il faut reprendre d'autres repères, avec d'autres entraîneurs. La confiance aussi", a indiqué Boyer.

"Après, c'est comme ça. On n'y peut rien. Ça arrive à ce moment-là. On essaie de trouver d'autres solutions pour avancer et pour être au mieux dans cette équipe", a poursuivi la capitaine.

Le DTN Kévinn Rabaud a assuré de son côté qu'il travaillait quotidiennement à une réorganisation. "On a été obligés de chercher de nouvelles ressources humaines pour compléter l'effectif d'encadrement pour qu'elles se présentent dans les meilleures dispositions. C'est encore très frais", a-t-il dit.

" Les filles ont su répondre"

Le technicien s'est en outre félicité de voir que "les filles ont su répondre" à Rimini. 
Désormais, il doit plancher sur la composition de la meilleure équipe qui représentera la France aux JO, après la médaille de bronze aux Mondiaux-2023 en octobre à Anvers (Belgique) qui a scellé leur qualification olympique.

Les cinq filles retenues seront connues après les Championnats de France à Lyon (5-7 juin), où Mélanie de Jesus dos Santos, qui vit et s'entraîne au Texas aux côtés de l'Américaine Simone Biles, sera de la partie.

L'annonce de la sélection définitive se fera après un match de préparation entre quatre nations : l'Allemagne, la Grande-Bretagne, la Suisse et la France. Ce match se déroulera le 6 juillet à Haguenau (Bas-Rhin). "On finalisera" à ce moment-là, a annoncé le DTN, qui a notamment besoin de réfléchir sur les barres asymétriques.

"On a une équipe féminine qui a fait un super cycle olympique, avec plusieurs médailles européennes, une médaille mondiale, ce qui n'était pas arrivé depuis 1950. Et on ira chercher aux Jeux ce qu'on doit aller chercher", a conclu Rabaud.