Cyclone Chido : des collectifs de citoyens mahorais demandent des actions immédiates au Premier ministre

Le cyclone Chido a presque complètement détruit les habitations précaires de Kaweni
Ce samedi 28 décembre, des collectifs de citoyens mahorais ont exigé "des réponses concrètes" et immédiates du Premier ministre François Bayrou. Le chef du gouvernement est attendu ce lundi à Mayotte, quinze jours après le passage dévastateur du cyclone Chido.

Il n'est pas encore arrivé qu'il est déjà attendu. François Bayrou sera à Mayotte ce lundi 30 décembre, mais avant son arrivée, des collectifs de citoyens mahorais ont exigé "des réponses concrètes" et immédiates de sa part. Le chef du gouvernement arrivera à Mayotte, accompagné d'une délégation de ministres, dont Manuel Valls, ministre des Outre-mer et Elisabeth Borne, ministre de l'Éducation nationale. 

Des dizaines de personnes réunies

Pour se faire entendre avant l'arrivée des membres du gouvernement, une dizaine de personnes se sont réunies samedi matin en Petite-Terre, au rond-point d'une route stratégique entre Dzaoudzi, commune d'embarquement pour se rendre par barge en Grande-Terre, et le reste de Petite-Terre, où se situe notamment l'aéroport.

"Nous souhaitons que le Premier ministre, à son arrivée, apporte des réponses concrètes et des actions. Nous voulons lui dire que les aides annoncées pour les secours sont insuffisantes", a affirmé à l'AFP Sylviane Amavi, secrétaire générale du collectif Mouvement 2018 des Citoyens, créé la même année pour dénoncer l'insécurité sur l'île. 

"On nous dit beaucoup de choses: qu'on va nous aider, qu'il y a des personnes mobilisées pour nous, mais depuis deux semaines, on ne voit personne", a déploré Ramatou Chebani, l'une des manifestantes. Dans une lettre ouverte, les collectifs citoyens de Mayotte dénoncent "l'insuffisance criante des mesures" de soutien après le passage du cyclone.

"Nos élus devraient nous aider, or on a l'impression qu'ils nous ont laissés tomber"

Ramatou Chebani,

Un nombre de secouristes jugé insuffisant

"L'arrivée des secouristes - techniciens, ingénieurs et personnels spécialisés - a été marquée par une lenteur inacceptable, et leur nombre reste dramatiquement en dessous des besoins réels", écrivent les collectifs, ajoutant à la longue liste des urgences à traiter le difficile accès aux denrées de premières nécessitées, le rétablissement du réseau électrique qui tarde, les écoles détruites et le risque de pillages et de squats des logements dont les occupants ont quitté l'île. 

Selon le dernier bilan du ministère de l'Intérieur vendredi, l'électricité avait été rétablie pour 46% de la population et l'eau courante pour presque l'ensemble de la population.
Les collectifs demandent également "des mesures extraordinaires", dont "un plan de reconstruction rapide et structuré". Ils réclament aussi la création d'un "fonds solidaire exceptionnel" pour indemniser les sinistrés, y compris les non-assurés, et la "suppression des impôts fonciers pour l'année en cours".