Les planchers marins contiennent des ressources stratégiques, notamment du cobalt, du nickel ou du cuivre, mais leur exploitation met en péril la biodiversité. Le 7 novembre dernier, Emmanuel Macron a, devant les chefs d’État réunis à l’occasion de la COP27, plaidé pour une interdiction totale des extractions minières dans les fonds marins. "J’assume cette position et la porterai dans les enceintes internationales", avait alors déclaré le président.
À l’international, mais aussi en France ? C’est en substance ce qu’a demandé le député de Polynésie française, Moetai Brotherson, lors des questions au gouvernement à l’Assemblée nationale mercredi 15 novembre. Le secrétaire d'État chargé de la mer, Hervé Berville, s'est voulu rassurant. "Il n’y aura pas de licence d’exploitation pour mener ces activités qui sont néfastes, qui sont nocives pour nos océans dans la ZEE (Zone économique exclusive) française, a-t-il assuré sous les applaudissements des députés. Ni aujourd’hui, ni demain."
Convaincre à l'international
L'Hexagone ne représente que 3% de la zone économique exclusive française, mais grâce aux Outre-mer, la ZEE nationale couvre près de 11 millions de km2, soit le deuxième espace maritime mondial.
Cette interdiction totale de l’exploitation minière dans les grands fonds marins s’applique bien évidemment dans les eaux internationales, mais également dans la ZEE française.
Hervé Berville, secrétaire d'État chargé de la mer.
Si elle n'a pas "les moyens légaux d’interdire aux autres pays de le faire", la France va "se battre pour faire appliquer ce qu’elle appliquera dans sa ZEE à toutes les ZEE", a assuré Hervé Berville. "Il est essentiel de ne pas s’engager dans cette voie de l’exploitation parce que les dommages seront irréversibles sur nos océans, seront irréversibles sur la biodiversité marine", a ajouté le secrétaire d'État.
Moetai Brotherson s’est dit "rassuré" par la réponse du gouvernement, mais attend des engagements écrits pour protéger les océans, toujours plus "menacés par la convoitise des hommes".