À notre époque de sensibilisation accrue aux questions de races, de sexe et de colonialisme, les musées doivent réévaluer l'héritage de Gauguin.
New York Times, 18 novembre 2019
Une expo à Londres
Une exposition consacrée à Gauguin ("Gauguin portraits") est actuellement organisée à Londres, à la National Gallery, après avoir débuté au Musée des beaux-arts du Canada, en mai 2019.
Cette exposition n'élude pas le comportement de Gauguin en Polynésie, où il a séjourné à partir de 1891. Les visiteurs peuvent ainsi lire sur un panneau :
Paul Gauguin a souvent eu des relations sexuelles avec de très jeunes filles, ‘épousant’ deux d’entre elles et ayant des enfants d’elles. Nul doute que Gauguin a tiré parti de sa position d’Occidental privilégié pour profiter de toutes les libertés sexuelles dont il disposait.
- Exposition à la National Gallery
"Barbares", "sauvages"
Outre ses relations sexuelles avec de très jeunes filles, Gauguin a également qualifié les Polynésiens de "barbares" et de "sauvages". Pourtant les musées les plus prestigieux ont organisés ces dernières années des expositions consacrées à Gauguin. Ancien directeur la Tate Modern de Londres, Vicente Todoli affirme "qu'une fois qu'un artiste crée quelque chose, cette oeuvre n'appartient plus à l'artiste : elle appartient au monde. Autrement, nous arrêterions de lire l'auteur antisémite Louis-Ferdinand Céline ou Cervantes et Shakespeare si nous trouvions quelque chose de déplaisant à leur sujet.".
Commissaire de plusieurs expositions Gauguin, la Danoise Line Clausen Pedersen a une vision plus pragmatique : "Tout ce qu’il reste à dire sur Gauguin, c’est qu’il faut révéler toutes ses zones d’ombre."