Festival La 1ère à Marseille : "Meilleur qu'à la cantine!", la cuisine créole séduit les écoliers marseillais

Atelier gastronomique
Le chef guadeloupéen Jimmy Bibrac a élaboré un menu pour faire découvrir les saveurs antillaises à des CM1 et des CM2 de Marseille. Carton plein.

"C’est le meilleur restaurant de Marseille !" "Incroyable !" "Dix sur dix !" Les compliments fusent et, rapidement, les assiettes se vident. Une queue se forme même pour du rab. Pourtant, au menu ce midi, du poisson et des légumes.

Ce jeudi, une trentaine de CM1 et de CM2 de l’école Chabanon, à Marseille, troquent leur cantine pour la salle du restaurant de la Friche la Belle de Mai, où se déroule le Festival La 1ère. C’est le chef guadeloupéen Jimmy Bibrac qui a élaboré le menu.

Avec sa compagne d’origine réunionnaise Sandra Bibrac, ils tiennent un restaurant à Bouillante, en Guadeloupe. L’occasion de mélanger les saveurs et les cultures. "On a les mêmes produits, mais on les travaille différemment. On peut faire de belles combinaisons. Il y a des tubercules qu’on mange sucrés à La Réunion et salés en Guadeloupe", illustre Sandra Bibrac.

Retranscrire "l'ADN de la cuisine guadeloupéenne"

Les bouches des enfants s’ouvrent grand et les "Oh !" fusent quand Jimmy Bibrac déroule le programme. Il leur parle des plats qu’il a préparés, des ingrédients qu’il a utilisés pour ses recettes, de sa passion pour son métier et de son île, la Guadeloupe. Au menu : pikliz haïtien, ketchup de carottes, mayonnaise au colombo, poisson, frites de patates douces et tartelettes bananes-chocolat.

"L’idée, c’est de partager avec eux le goût de la Caraïbe, résume le chef. Au menu, il y a du poisson pané. Ils connaissent, mais on a mis comme épice le colombo. C’est l’ADN de la cuisine guadeloupéenne qu’on essaye de retranscrire aujourd’hui. L’objectif, c’est de montrer que la cuisine créole, ce n’est pas que des produits, ce sont aussi des savoir-faire."

On cherche un côté gourmand, mais peu sucré. C’est important de travailler le palais des enfants, pour qu’ils ne grandissent pas comme nous, avec une addiction au sucre.

Jimmy Bibrac, chef cuisinier.

Jimmy et Sandra Bibrac, en pleine préparation des tartelettes.


Développer la curiosité

Le dressage impeccable et sophistiqué fait son petit effet sur les écoliers. "C’est important qu’ils puissent visiter de beaux endroits. Ils sont hypers contents d’être reçus comme ça!, salue David Laboucarié, leur instituteur. Dans la vie, c’est bien d’être curieux, d’essayer de nouvelles choses. Le but de l’école, c’est de développer cette curiosité. Venir ici leur permet de découvrir de nouvelles saveurs, d’élargir leur horizon."

Jimmy Bibrac profite de l'occasion pour présenter aux enfants des ingrédients qu'ils connaissent peu ou mal.

Pari réussi à entendre les enfants. "J’ai trop hâte de la suite ! Pour moi, ça ne peut pas être mieux", s’enthousiasme Loua, 10 ans, déjà épatée par l’entrée. "J’irai demander la recette au chef pour la refaire", assure la petite fille, qui aime bien cuisiner avec sa mère. "C’est meilleur qu’à la cantine", confirme un petit garçon, qui tient à préciser : "Meilleur qu'à la cantine, même quand il y a des frites !"