Fin du droit du sol à Mayotte : "À situation exceptionnelle, mesure exceptionnelle", estime Édouard Philippe

Edouard Philippe le 5 janvier 2024
"À situation exceptionnelle, mesure exceptionnelle", estime ce jeudi sur France Bleu Mayenne l'ancien Premier ministre Édouard Philippe, après l'annonce dimanche dernier du ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin d'un projet de révision constitutionnelle destinée à supprimer le droit du sol dans le 101e département français.

Ce jeudi matin, Edouard Philippe est revenu sur les annonces de Gérald Darmanin qui concernent Mayotte. L'ancien chef de l'exécutif évoque "l'explosion démographique" qui frappe Mayotte, confrontée également à "une immigration massive des îles qui ne sont pas très loin". Il juge ainsi cette situation "parfaitement exceptionnelle et extrêmement préoccupante". 

Édouard Philippe rappelle que lorsqu'il était aux commandes de l'exécutif, "en 2018 et 2019" le gouvernement avait "déjà renforcé les conditions et restreint un certain nombre d'éléments d'accès à la nationalité". Il se montre donc plutôt satisfait que la question d'une suppression du droit du sol soit posée, estimant d'ailleurs qu'elle "est bien posée".  

Cette décision est vivement critiquée par la gauche, mais applaudie par la droite et l'extrême droite. Pour l'ancien Premier ministre, l'approbation du Rassemblement national ne doit pas obliger le gouvernement à reculer.

Le président du parti Horizons considère que "s'interdire de trouver des solutions parce que ça pourrait aider le RN est une logique assez curieuse". "Si on ne met pas une restriction très forte à l'accès à la nationalité française à Mayotte, il n'y a pas de solution dans ce territoire", souligne-t-il.