C'est l'histoire tragique d'une future star du ballon rond dont le rêve a été brisé par une crise cardiaque. S'ensuivent des années dans un état végétatif. Mardi 22 août, dans un tweet très sobre, le MHSC, club de football de Montpellier, a annoncé la mort de Mickaël Virad, un de ses anciens jeunes joueurs originaire de La Réunion, qui avait intégré son centre de formation. Il avait seulement 20 ans.
L'aventure du ballon rond a commencé très tôt pour Mickaël. À La Réunion, son île natale, le petit fan de foot intègre le Centre de Ressources, d'Expertise et de Performance Sportive (Creps) et le Pôle Espoirs Fédéral de l'Océan Indien, où il est repéré pour son talent de goal. Mickaël est même sélectionné pour jouer avec l'équipe de La Réunion dans les compétitions juniors.
Très vite, son potentiel lui ouvre des opportunités. En 2018, il s'envole pour l'Hexagone et s'installe en Occitanie, où il a réussi à intégrer le centre de formation du MHSC. "Il voulait vraiment être professionnel ou militaire s’il échouait, mais il avait mis toutes les chances de son côté", disait son père au journal local Midi Libre en 2020.
La famille dénonce une "erreur médicale"
Mais le rêve vire au drame six mois seulement après son installation à Montpellier. Pris d'une gastro-entérite sévère en janvier 2019, il est admis à l'hôpital. Le 31 janvier, l'ado de 17 ans est victime d'un arrêt cardio-respiratoire qui lui provoque un œdème cérébral. Le Réunionnais s'en sort, mais souffre de graves séquelles et reste dans un état végétatif. Les médecins découvriront seulement ensuite que son problème de santé était lié à une crise de diabète non détectée.
Sa famille, qui était restée à La Réunion, se dépêche alors à son chevet et s'installe dans le sud de l'Hexagone. En 2020, elle décide de porter plainte contre X, estimant que de graves dysfonctionnements dans la prise en charge de Mickaël Virad avait mené à son état. Selon l'avocat de la famille, Luc Abratkiewicz, "on est clairement sur une erreur médicale manifeste", c'est ce qu'il affirmait-il dans les colonnes de Midi Libre après le lancement de la procédure judiciaire.
Avec des examens de base, on aurait évité ce drame humain. Son cas a été traité avec beaucoup de légèreté.
Me Luc Abratkiewicz, avocat de la famille Virad, dans "Midi Libre"
Contacté par Outre-mer la 1ère, le parquet de Montpellier indique qu'une information judiciaire pour "blessures involontaires" a été ouverte en février 2022 et confiée à un juge d'instruction. Avec le décès de Mickaël Virad, l'instruction, qui est toujours en cours, pourrait prendre un autre tournant.