France Ô a servi d'alibi (...) Notre objectif, c'est de replacer l'outre-mer au centre et non plus à la périphérie de l'audiovisuel public
- Franck Riester, ministre de la Culture
Le réquisitoire de Maurice Antiste
Lors de cette audition, le sénateur de Martinique Maurice Antiste a dressé un constat sans concession concernant la place actuelle des Outre-mer dans l'audiovisuel public :Faut-il Irma pour que l'hexagone découvre que Saint-Martin et Saint-Barthélémy sont des îles françaises ?
Faut-il qu'un célèbre chanteur décide de se faire inhumer dans les Antilles pour que nous en voyons une carte dans un journal télévisé ?
Faut-il que Mayotte subisse des troubles importants durant plusieurs semaines pour avoir 30 secondes au 20 heures ?
- Maurice Antiste, sénateur de Martinique
Une plateforme numérique pour les Outre-mer ?
C’était l’une des promesses du gouvernement au moment de l’annonce de la fermeture de France Ô, en juillet dernier. Une plateforme numérique viendra renforcer l’offre ultramarine sur l’audiovisuel public, confirme Franck Riester.Problème, certains territoires des Outre-mer ont un très faible accès à internet, rappelle Maurice Antiste. "A quel public vous adressez-vous?, interroge Maurice Antiste. Faut-il vous rappeler le faible accès à internet sur ces territoires?"
Pour le ministre de la culture, une meilleure représentation des Outre-mer passera par une amélioration de l’accès à internet. "De plus en plus de nos compatriotes ont accès aux contenus sur internet, répond le ministre. La couverture hertzienne et du très haute débit sont deux priorités du gouvernement. On a une détermination en France pour que nos compatriotes aient accès au très haut débit." Antoine Karam, sénateur de Guyane, lui rappelle qu’en 2019, "35% de la population guyanaise n’a pas accès à l’électricité".
Quel avenir pour les personnels de France Ô ?
Avec la fin de la diffusion hertzienne de la chaîne des Outre-mer, que va-t-il advenir des personnels de France Ô, s’interroge Maurice Antiste.Le ministre de la Culture tente de le rassurer : "je souhaite que les équipes restent mobilisées pour un certain nombre de contenu ultramarin dans l’hexagone." Le ministre dit souhaiter "faire en sorte que la transition se passe le mieux possible", sans pour autant donner de pistes plus précises quant au futur des personnels.
Aujourd'hui 10 millions d'euros sont alloués aux coproductions ultramarines. Le ministre annonce que "non seulement cette enveloppe sera maintenu, mais elle sera aussi augmentée."
L'intégralité de l'audition du ministre de la Culture est visible sur le site du Sénat en cliquant par ici.
La délégation sénatoriale aux Outre-mer et la place des Outre-mer dans l'audiovisuel public national
La délégation sénatoriale aux Outre-mer avait décidé, après l’annonce officielle de l’arrêt de la diffusion hertzienne de France Ô, de mener une étude sur la question de la représentation et de la visibilité des outre-mer dans l’audiovisuel public national.L'audition de Franck Riester, le ministre de la culture, est la première réalisée dans ce cadre par la délégation sénatoriale. Michel Magras, sénateur de Saint-Barthélemy et président de la délégation annonce que celle-ci entendra également la présidente de France Télévisions, Delphine Ernotte. Les Sénateurs se rendrons également à Malakoff, à la rencontre des personnels de France Ô et ils entendront, en visio-conférence l'ensemble des chaînes "La 1ère".
Par ailleurs, une consultation en ligne a été lancée. Elle est accessible ici : http://senat.limequery.org/715487?lang=fr