Frantz Fanon (20 juillet 1925 – 06 décembre 1961) : un parcours exceptionnel en huit photos

Frantz Fanon (1925 – 1961)
Les photographies de Frantz Fanon demeurent rarissimes. Nous avons néanmoins déniché quelques images emblématiques du parcours exceptionnel du médecin, essayiste et révolutionnaire martiniquais.

Rares sont les photographies de Frantz Fanon. Prendre systématiquement des images comme aujourd’hui était quasi impensable à son époque, faute de matériel adéquat et de culture de l’image, entre autres. Par ailleurs le révolutionnaire martiniquais a longtemps vécu dans la clandestinité durant son combat aux côtés du Front de libération nationale algérien (FLN), ce qui ajoute à la difficulté. Voici néanmoins quelques photos glanées dans nos recherches.

▼ Photo non datée du début des années 50. Frantz Fanon a alors un peu plus de 25 ans et vient de devenir médecin psychiatre. Il enverra sa candidature en Guadeloupe et à Dakar, au Sénégal. Sans succès. Il acceptera finalement un poste en Algérie en octobre 1953. 


▼ Entre 1953 et 1956, Frantz Fanon exerce comme chef de service à l’hôpital psychiatrique de Blida-Joinville en Algérie. La photo le représente (debout au centre) avec son équipe médicale. En 1955, il prend ses premiers contacts avec le FLN (Front de libération nationale algérien). En décembre 1956, il envoie sa démission au ministre français résident à Alger et est expulsé du pays.


▼ Photo non datée de Frantz Fanon embarquant sur un bateau, en Afrique du nord. Juste derrière lui, Rheda Malek, un journaliste d’El Moudjahid ("Le Combattant", journal du FLN), auquel Fanon collaborait fréquemment, et des cadres du FLN.


▼ Frantz Fanon (au centre) en réunion de travail en Algérie, dans la clandestinité (photo non datée). A sa droite se trouve Abdelaziz Bouteflika (1937-2021) qui deviendra président de la République algérienne entre 1999 et 2019.


▼ Frantz Fanon à la tribune de la Conférence panafricaine à Accra, au Ghana, en décembre 1958. Le Ghana a obtenu son indépendance l’année précédente, le 6 mars 1957, sous la présidence de Kwame Nkrumah. En février 1960, Fanon sera nommé ambassadeur itinérant du Gouvernement provisoire de la République algérienne en Afrique, avec pour base la capitale ghanéenne.

  
▼ 1959 : Frantz Fanon lors d’une conférence de presse du Congrès des écrivains à Tunis. En octobre, il publie aux éditions Maspero, en France, "L’An V de la révolution algérienne". Le livre sera saisi et interdit par la police trois mois après sa sortie.


▼ Le 27 août 1960, M'Hamed Yazid et Frantz Fanon représentent le FLN, alors en guerre contre la France, à la Conférence panafricaine au Palais de la Culture de Léopoldville (dorénavant Kinshasa, ex-Congo belge), qui vient de conquérir son indépendance.  


▼ Tombe de Frantz Fanon à Aïn El Kerma (à l'ouest de la ville d'Oran), en Algérie, où il fut honoré par des funérailles nationales. Il avait demandé à être inhumé sur la terre où il avait combattu. Sur la stèle son patronyme est inscrit en langue arabe, comme suit : "Le docteur Ibrahim Frantz Fanon".