Gérald Darmanin revient à la charge. Le ministre de l'Intérieur a demandé ce mardi une reprise de l'examen parlementaire de son projet de loi sur l'immigration, "sûr" qu'un accord peut être trouvé avec la droite sur ce texte "fort", gelé depuis un mois sur fond de grogne sociale.
"Je souhaite qu'il y ait un projet de loi fort, je souhaite que ce soit le texte que j'ai proposé" et non pas de nouveaux textes, a-t-il déclaré sur LCI. Sur RTL mardi, Olivier Dussopt a quant à lui placé l'objectif d'une reprise du débat "avant l'été".
Alors que le projet de loi devait être examiné par le Sénat fin mars, Emmanuel Macron avait annoncé le 23 mars lors de son entretien télévisé son découpage en "plusieurs textes" pour n'en garder que les aspects les plus consensuels, reportant de fait son examen.
"Besoin d'un texte fort"
"Il faut qu'on avance. Les Français ont besoin d'un texte fort sur l'immigration pour lutter contre l'immigration irrégulière", a déclaré Gérald Darmanin.
"La Première ministre discute avec les forces parlementaires [...] je suis toujours de ceux qui pensent qu'une grande partie des Républicains peuvent nous soutenir", a-t-il jugé. "Je suis sûr qu'avec les Républicains on peut s'entendre sur cette question", a-t-il insisté.
Lors de son allocution télévisée ce lundi 17 avril, le président de la République avait relancé le sujet et promis de renforcer "le contrôle de l'immigration illégale, tout en intégrant mieux ceux qui rejoignent notre pays".
Expulsions à Mayotte
Il reprenait ainsi les deux principaux volets du projet de loi porté par le ministre de l'Intérieur et le ministre du Travail Olivier Dussopt, avant que son découpage ne soit annoncé en pleine poussée de fièvre politique sur les retraites : d'une part des mesures de régularisation pour certains travailleurs sans-papiers dans les secteurs en "tension" ; de l'autre des mesures pour faciliter et accélérer les expulsions des étrangers qui constituent une menace pour l'ordre public.
Quel impact aurait ce projet de loi sur Mayotte ? En tout cas, l'État n'attend pas l'examen du texte pour passer à l'action sur l'île, où l'opération Wuambushu devrait avoir lieu très prochainement. Selon Mayotte la 1ère, 1.000 policiers et gendarmes ont l'objectif d'expulser 10.000 clandestins en deux mois.
Pour y parvenir, les autorités feraient appel à deux bateaux par jour pour éloigner les étrangers en situation irrégulière du territoire français contre un quotidiennement actuellement.