Un accord pour rendre "durable" la reconstruction de Saint-Martin a été signé mardi entre l'État et la collectivité. Il s'agit notamment de renforcer les services de l'Etat sur l'île, d'initier une politique d'urbanisme "responsable et contrôlée", et de miser sur la coopération franco-néerlandaise.
La ministre des Outre-mer Annick Girardin et le président du conseil territorial de Saint-Martin Daniel Gibbs ont signé, ce mardi 21 novembre 2017 à Matignon, un accord fixant les politiques à mettre en place pour rendre "durable" la reconstruction de la collectivité. La ministre n'a pas caché sa satisfaction à l'issue de la signature : "Cet accord, c'est une feuille de route qui donne à chacune des parties, Etat et collectivité, des missions complémentaires et fidèles à leurs compétences respectives." La feuille de route est tirée d'un rapport (à retrouver en intégralité à la fin de cet article), celui de Philippe Gustin, délégué interministériel à la reconstruction de Saint-Martin et Saint-Barthélémy.
Le redémarrage des accès aériens à Saint-Martin est aussi mentionné. D'après le rapport, il faut le soutenir "pour refaire de l'île un vrai hub dans la Caraïbe".
Trouvez ci-dessous le rapport complet de Philippe Gustin :
Augmentation des moyens
L'un des principaux axes du rapport concerne l'amélioration des services de l'Etat dans l'île, "pour assurer un contrôle de légalité et des politiques publiques plus efficaces". Un renforcement du personnel est ainsi attendu à Saint-Martin, dont l'essentiel des services est pour l'instant basé en Guadeloupe. L'augmentation des moyens pour les services de l'Etat doit également permettre une meilleure cohérence avec l'évolution rapide de la population, qui a plus que quadruplé entre 1982 et 2000.Une politique d'urbanisme adaptée
Autre point fort du rapport, l'initiation d'une politique de l'urbanisme "responsable et contrôlée". Un diagnostic précis du territoire devrait notamment être établi. Il répertoriera les équipements, le bâti, et la situation des personnes "afin d'établir un plan d'action à court terme". Des relevés cartographiques et topographiques à jour permettront de déterminer "durablement l'emplacement des nouveaux réseaux et équipements à réaliser".Les relations avec Sint Maarten
Le rapport pointe également la nécessité de "relancer la coopération" entre les parties française et néerlandaise de Saint-Martin. La coopération devrait concerner la lutte contre la corruption et la maîtrise des flux migratoires, ainsi que la construction d'équipements d'infrastructures communes (notamment pour la gestion des déchets, de l'assainissement ou des réseaux).Réflexion sur le tourisme
Philippe Gustin évoque aussi le modèle économique de Saint-Martin et Saint-Barthélémy, et insiste sur la nécessité de soutenir le tourisme. Le potentiel des deux îles pourrait ainsi être valorisé "par la promotion de la formation professionnelle afin d'avoir un vivier de salariés qualifiés".Le redémarrage des accès aériens à Saint-Martin est aussi mentionné. D'après le rapport, il faut le soutenir "pour refaire de l'île un vrai hub dans la Caraïbe".
La sécurité de l'île
Enfin, le rapport se penche sur la sécurité. Il préconise de "maintenir des forces de sécurités crédibles", et souligne que "les affaires de pillages [...] dans les jours qui ont suivi IRMA ont durablement terni l'image de l'île."Trouvez ci-dessous le rapport complet de Philippe Gustin :