Grève générale : Guadeloupe et Martinique à l'arrêt en 2009

Les manifestations en Guadeloupe en 2009.
Ce lundi 27 mars, la Guyane est touchée par une "grève générale et illimitée". En 2009, des mouvements sociaux avaient aussi paralysé la Guadeloupe et la Guyane. Les revendications étaient multiples. 
Des mouvements similaires à la grève générale qui touche la Guyane ont paralysé la Guadeloupe et la Martinique en 2009, pendant respectivement 44 et 38 jours, une durée historique pour les Antilles.

Protestation contre la vie chère en Guadeloupe

La grogne débute le 20 janvier 2009 à la Guadeloupe à l'appel du LKP, un collectif regroupant la quasi-totalité des syndicats de l'île, des partis politiques (PC-G, Les Verts) et des associations identitaires. Le collectif, qui proteste contre la vie chère et réclame une revalorisation de 200 euros des bas salaires, rassemble des milliers de manifestants dans les rues de Point-à-Pitre.

Parallèlement, un mouvement des stations-services provoque une pénurie de carburants, contribuant largement au succès de la grève générale. Ecoles, magasins, supermarchés sont fermés. La distribution d'eau potable est perturbée, se déplacer devient impossible.

Basculement dans la violence

Le 17 février, le mouvement bascule dans la violence. Un syndicaliste du LKP est tué par balles près d'un barrage. Trois policiers et trois gendarmes sont blessés. Des commerces sont pillés et incendiés.

Arrivé en Guadeloupe le 1er février, le secrétaire d'Etat à l'Outre-Mer Yves Jégo multiplie les allers-retours avec la capitale pour tenter de négocier un accord avec le LKP et le Medef local. Le 19 février, le président de la République, Nicolas Sarkozy, reçoit des élus de Guadeloupe, mais aussi de Martinique, où un mouvement similaire a débuté le 5 février. Il annonce 850 millions d'euros pour les DOM.

Protocole d'accord

Un protocole listant 165 points d'accord est signé le 4 mars en Guadeloupe, mettant un terme à 44 jours de grève générale. Il prévoit notamment une augmentation de 200 euros pour les bas salaires, prise en charge par les entreprises (50 euros), les collectivités locales (50 euros) et l'Etat (100 euros).

Violences en Martinique

En Martinique, le mouvement, également émaillé de violences, s'achève le 14 mars, au bout de 38 jours de grève générale. Un protocole d'accord, signé par le "collectif du 5 février", le patronat, les collectivités territoriales et l'Etat prévoit notamment une hausse des salaires de 200 euros pour 60% des salariés du privé.