Guadeloupe : 5000 foyers toujours confrontés à des pénuries d'eau

Plus de deux semaines après des actes de malveillance qui ont endommagé la canalisation principale d'eau de Guadeloupe, "environ 5.000 foyers" manquent toujours d'eau, jeudi soir (4 avril 2024) selon le syndicat de gestion de l'eau (SMGEAG). Maintenant c'est la sécheresse qui entraîne une baisse de pression dans les canalisations.

Malgré la réparation effectuée le 27 mars dernier, les résidents de Goyave, des Abymes, ainsi que ceux du Gosier et de Saint-François, continuent de souffrir de coupures d'eau intermittentes, selon les dires de Marcus Agbekodo, directeur général du SMGEAG, lors d'une déclaration à l'AFP. Il explique que la sécheresse a entraîné une baisse de pression dans les canalisations.
Selon lui, "la sécheresse" a contribué à "un manque de pression" dans les canalisations.
Bien que le SMGEAG ait mis en place des tours d'eau "afin de remplir certains réservoirs", l'eau n'était toujours pas revenue jeudi soir dans certains foyers.
"On n'a pas d'eau depuis 17 jours maintenant. Malgré des relances depuis quatre jours tous les jours au service des eaux, il n'y a rien qui se passe", déclare Hervé Ragot, un habitant du Gosier, une commune de la Grande-Terre.
Catherine Renard, infirmière libérale, déplore "(ne pas avoir) d'eau pour se laver les mains chez certains de ses patients du Gosier"."On traite ça à la légère, sans communiquer, comme si c'était une fatalité", s'emporte-t-elle.

Des canalisations défectueuses


Deux semaines plus tôt, jusqu'à 130.000 usagers étaient privés d'eau à la suite de dégradations commises sur le réseau d'eau, sur fond de grève au SMGEAG qui a depuis été suspendue.
Le coût de ces dommages se chiffre à "plusieurs centaines de milliers d'euros", selon le directeur du SMGEAG.
La Guadeloupe connaît, en raison de décennies de gestion délétère et de réseaux vétustes, des coupures d'eau organisées par l'opérateur pour alimenter tour à tour les communes de l'archipel. Depuis fin 2021, une régie unique tente de résorber les problèmes mais fait face à de nombreux dysfonctionnements politiques et financiers.
De nombreux experts estiment qu'il faudrait plus d'un milliard d'euros pour changer les canalisations qui laissent s'échapper plus de 50% de l'eau produite.