En Guadeloupe, la crise de l'eau est "grave et sérieuse", vient de constater une étude du ministère de l'Environnement. Un résultat qui, sur place, ne surprend personne: le problème dure depuis plus de 30 ans et affecte tout le territoire.
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Chez l'écrasante majorité des Guadeloupéens, tourner le robinet ne sert à rien. Pour pallier un réseau de distribution hors service, des coupures sont organisées en "tour d'eau", un calendrier censé alimenter les communes en alternance et permettre aux habitants d'organiser leur vie en fonction de l'heure des coupures, qui durent de 12 à 24 heures.
"Chez nous, la douche, c'est deux bouteilles d'eau froide par personnes, et pour le bébé on fait chauffer l'eau à la casserole", raconte Maëva Barret, résidant à Sainte-Anne et mère de deux enfants en bas âge.
"Cette crise n'est pas le fruit d'une insuffisance de la ressource en eau, mais la conséquence d'une situation globalement dégradée", dit le texte, pointant les équipements obsolètes, la multiplicité des "propriétaires du réseau" et surtout le flou autour des responsabilités de gestion qui "constituent des freins majeurs à sa modernisation".
Coupures imprévisibles
S'ajoutent aussi les coupures imprévisibles et injustifiées, dans certaines zones régulièrement à sec. Alors, chaque foyer organise ses réserves, des dizaines de bouteilles en plastique stockées dans toutes les pièces de la maison."Chez nous, la douche, c'est deux bouteilles d'eau froide par personnes, et pour le bébé on fait chauffer l'eau à la casserole", raconte Maëva Barret, résidant à Sainte-Anne et mère de deux enfants en bas âge.
Constat sans appel
Dans l'évier, la vaisselle s'amoncelle, et on ne tire la chasse qu'une à deux fois par jour. Chez Marie-Flore, qui vit en haut d'une colline, le linge sale attend que l'eau soit suffisamment abondante pour passer à la machine. Le constat établi par un rapport d'audit du ministère de l'Environnement, présenté le 20 juillet aux élus, opérateurs de l'eau et délégations d'usagers, est sans appel."Cette crise n'est pas le fruit d'une insuffisance de la ressource en eau, mais la conséquence d'une situation globalement dégradée", dit le texte, pointant les équipements obsolètes, la multiplicité des "propriétaires du réseau" et surtout le flou autour des responsabilités de gestion qui "constituent des freins majeurs à sa modernisation".