D'origine guadeloupéenne, Yoni Palmier sera jugé en appel du 14 au 31 mars à Paris pour quatre assassinats commis entre novembre 2011 et avril 2012. Surnommé le "tueur de l'Essonne", il a été condamné à la prison à perpétuité en 2015.
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Les psychiatres ont vu dans les assassinats qui lui sont reprochés la signature d'un "tueur en série" : Yoni Palmier est jugé à partir de mardi 14 mars en appel à Paris pour avoir tué quatre personnes dans l'Essonne en 2011 et 2012.
Cette mesure controversée, introduite dans l'arsenal pénal en 2008 à la demande du président Nicolas Sarkozy, est très rarement prononcée. La contrôleure générale des prisons a demandé sa suppression en 2015.
dans le hall d'immeuble, mortellement blessé par une balle tirée à l'arrière du crâne.
Le 5 avril 2012 dans la commune toute proche de Grigny, une femme de 48 ans, veuve élevant seule son enfant, est tuée dans le hall de son immeuble. Là aussi, d'un tir dans la tête. Les enquêteurs établissent rapidement que ces quatre victimes décrites comme "sans histoire" et "paisibles", que rien ne relie les unes aux autres, ont été tuées par le même pistolet. Et qu'à chaque fois, un motard a été vu dans les parages.
C'est dans un box loué par lui qu'a été retrouvée la moto identifiée par plusieurs témoins dans les heures qui précédèrent ou suivirent les crimes. C'est Yoni Palmier lui-même qui a indiqué aux enquêteurs où trouver l'arme du crime, porteuse de son seul ADN.
Selon une expertise psychiatrique réalisée pendant l'enquête, Yoni Palmier, homme "très égo-centré", ne souffrait au moment des faits d'aucune "pathologie mentale majeure". Les experts notent que le "mode opératoire froid, déterminé, expéditif et sans implication émotionnelle ou pulsionnelle (renvoie) à une motivation de type tueur en série".
Peine la plus lourde possible aux Assises
En avril 2015, la cour d'assises de l'Essonne l'a condamné à la plus lourde peine possible : la réclusion criminelle à perpétuité assortie d'une période de sûreté de 22 ans. Elle avait également jugé que s'il était toujours considéré comme dangereux en fin de peine, cet homme aujourd'hui âgé de 39 ans pourrait être placé en "rétention de sûreté".Cette mesure controversée, introduite dans l'arsenal pénal en 2008 à la demande du président Nicolas Sarkozy, est très rarement prononcée. La contrôleure générale des prisons a demandé sa suppression en 2015.
Début de l'affaire
L'affaire qui deviendra celle du "tueur à la moto" commence en novembre 2011, après la découverte dans un parking de Juvisy-sur-Orge d'une femme de 35 ans, atteinte d'au moins sept balles. Des témoins disent avoir vu un motard sur les lieux. Très vite, les enquêteurs pensent tenir un coupable: un ancien amant de la victime, ouvrier en bâtiment, passe aux aveux en garde à vue. Mais il se rétracte et la suite de l'enquête confirmera qu'il s'agissait d'une fausse piste.Quatre victimes
Le 22 février 2012, dans le même parking de Juvisy-sur-Orge, un homme de 52 ans est abattu d'une balle dans la nuque. Le 17 mars, à quelque six kilomètres de là, à Ris-Orangis, un ancien employé de banque âgé de 81 ans sort faire sa promenade quotidienne. Une voisine le retrouvedans le hall d'immeuble, mortellement blessé par une balle tirée à l'arrière du crâne.
Le 5 avril 2012 dans la commune toute proche de Grigny, une femme de 48 ans, veuve élevant seule son enfant, est tuée dans le hall de son immeuble. Là aussi, d'un tir dans la tête. Les enquêteurs établissent rapidement que ces quatre victimes décrites comme "sans histoire" et "paisibles", que rien ne relie les unes aux autres, ont été tuées par le même pistolet. Et qu'à chaque fois, un motard a été vu dans les parages.
"Le tueur à moto"
La police lance un avis de recherche pour mettre la main sur "le tueur à moto" qui sème la panique dans le département. Yoni Palmier, sans emploi et sans domicile fixe, déjà condamné pour avoir agressé ses parents au couteau et pour port prohibé d'arme, est arrêté dix jours plus tard.Premier procès : apathique ou désinvolte
Le premier procès n'a guère éclairé la personnalité d'un accusé parfois apathique, parfois franchement désinvolte - "Vous me fatiguez grave!", a-t-il une fois dit à l'avocate générale -, parfois lancé dans d'énigmatiques évocations d'un "groupement" de meurtriers. Il n'a reconnu du bout des lèvres qu'une "responsabilité" dans un assassinat. Pour les trois autres, Yoni Palmier n'avait "rien à dire".Des charges matérielles accablantes
Une attitude éprouvante pour les familles des quatre victimes, qui ont demandé à n'être ni filmées ni photographiées à l'occasion du procès en appel. Yoni Palmier se livrera-t-il cette fois davantage ? C'est peut-être la seule inconnue de ce nouveau procès, tant les charges matérielles, elles, sont accablantes.C'est dans un box loué par lui qu'a été retrouvée la moto identifiée par plusieurs témoins dans les heures qui précédèrent ou suivirent les crimes. C'est Yoni Palmier lui-même qui a indiqué aux enquêteurs où trouver l'arme du crime, porteuse de son seul ADN.
Tueur en série ?
L'accusé occupait un emplacement dans le parking où sont mortes les deux premières victimes, il avait habité près de la résidence de la troisième, et il fréquentait le quartier où a été commis le quatrième meurtre.Selon une expertise psychiatrique réalisée pendant l'enquête, Yoni Palmier, homme "très égo-centré", ne souffrait au moment des faits d'aucune "pathologie mentale majeure". Les experts notent que le "mode opératoire froid, déterminé, expéditif et sans implication émotionnelle ou pulsionnelle (renvoie) à une motivation de type tueur en série".