En Guyane, "263 mules" (personnes en possession de cocaïne ingérée ou dans des bagages) ont été "interpellées au second semestre" 2017, un record sur six mois, selon le procureur de la République Éric Vaillant.
La1ere.fr avec AFP •
Sur l'ensemble de l'année dernière, le nombre de mules interpellées, 365, reste néanmoins en deçà du chiffre record de 2016, établi à 371 mules interpellées. Le nombre de mules interpellées sur l'année 2017 a été calculé de fait sur moins de 11 mois, en raison du mouvement social qui a durablement paralysé la Guyane par des barrages routiers perturbant l'accès à l'aéroport : "cinq semaines de blocage de mars-avril 2017 pendant lesquelles ni les avions ni les mules ne décollaient", estime le procureur, même si certains vols étaient alors maintenus. 529 kg de cocaïne auront néanmoins été saisis en 2017 en Guyane contre 452 en 2016, selon le parquet.
Une gestion difficile
Le procureur estime à "4.000" le nombre de mules tentant de prendre l'avion chaque année vers Orly soit environ 10 fois le nombre de mules interpellées. "Nous ne pouvons gérer que 2 à 3 mules grand maximum par jour pour une question de moyens tant en douane qu'en hospitalisation et en police. Lorsque notre équipe est mobilisée par une mule, des observateurs en font passer d'autres", confiait fin décembre au site Guyaweb, un douanier de l'aéroport.
Une antenne de l'Ocrtis
Une antenne de l'OCRTIS (Office central pour la répression du trafic illicite des stupéfiants) a été installée en Guyane début 2017 : ses enquêteurs auront consacré depuis quasiment tout leur temps à ces mules guyanaises, ont-ils confié à l'AFP. "Mon objectif pour 2018 est de permettre à l'OCRTIS de travailler plus sur les réseaux que sur les mules", a indiqué fin janvier le procureur. Cette lutte contre le trafic de drogue n'aura toutefois pu mesurer, en 2017, les effets de l'installation d'un échographe prévu par les accords consacrant la fin du mouvement social le 21 avril et inauguré par la ministre des Outre-mer Annick Girardin à l'aéroport de Matoury le 15 septembre. Au 31 décembre, en effet, cet échographe n'était toujours pas opérationnel. "Il faudrait du personnel médical pour le faire fonctionner" avait alors indiqué le procureur. Les mules sont interpellées pour la plupart à l'aéroport, le reste lors de contrôles routiers.