La Guyane dans l’attente d’un choc économique

Le fleuve Approuague en Guyane.
Un an et demi après la crise sociale, la Guyane espère voir rapidement le bout du tunnel. De nombreux projets pour développer l’économie s’opposent. Par ailleurs, les parlementaires se battent pour exclure la Guyane de la réforme fiscale prévue dans le projet de loi de finance 2019.
 
Avec 22% de chômage, dont 46% de jeunes de moins de 25 ans, une importation 10 fois supérieure à son exportation, une démographie très forte et un tiers de la population en-dessous du seuil de pauvreté, la situation est critique. 
 

Projets et contre-projets

Le territoire regorge de trésors. Dans les sols, mais pas que... Au large du territoire, le groupe Total a repris ses explorations pour tenter de trouver du pétrole. Un projet de mine d’or à ciel ouvert, baptisé Montagne d’Or, attend le feu vert du gouvernement pour démarrer les extractions. À la clé des milliers d’emplois directs et indirects. De quoi répondre à une demande pour certains élus locaux.

Seulement ces forages et projets d’extractions d’or ne font pas l’unanimité. Beaucoup dénoncent la pollution, et les dégâts sur l’environnement engendrés par ce type d’activités. L’organisation mondiale de protection de l’environnement, WWF en guerre contre le projet de mine d’or à ciel ouvert, a donc fait appel à un cabinet indépendant pour étudier les pistes d’un développement durable.
 

Développement sans pétrole ni orpaillage

Le cabinet Deloitte Développement Durable, missionné par  WWF, a défini 10 secteurs prioritaires à développer. Selon lui, les efforts doivent être fait sur l’agriculture, la pêche, le tourisme, ou encore le développement durable. Le choc économique est possible, mais encore faut-il "changer les mentalités".

Regarder l’interview de Didier Livio, auteur du rapport et associé à Deloitte Développement Durable : 
©la1ere
 

Bataille de chaque instant

Depuis quelques mois les chefs d’entreprise se démènent pour éviter de mettre la clé sous la porte. Ils craignent d’être emportés par la "réforme de l’écosystème économique outre-mer" prévu dans le projet de finance 2019, actuellement en discussion devant le Parlement. Elle entraînerait un coût du travail de plus 7 % selon leur calcul. Un surcoût qui les obligerait à licencier.

Une inquiétude relayée sans succès par les députés ultramarins. Les sénateurs Guyanais ont, eux, pu obtenir le maintien du régime actuel des exonérations de charges. Mais le bras de fer est loin d’être terminé.