Bertrand Moukin, un protagoniste important du mouvement social de mars et avril en Guyane en tant que responsable des barrages routiers, a été mis en examen jeudi et placé en détention provisoire dans une affaire de délivrance frauduleuse de titres de séjour.
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Bertrand Moukin, 55 ans, né en Martinique et installé en Guyane depuis plusieurs années, a été mis en examen pour "aide au séjour d'étrangers en situation irrégulière", "faux et usage de faux", "corruption", "association de malfaiteurs", "blanchiment".
Il a été placé en détention provisoire. L'homme, qui a déjà des antécédents judiciaires, était un des protagonistes du mouvement social de mars et avril en Guyane en tant que responsable des barrages routiers. Il se qualifiait de "président des barrages" et on le surnommait alors "monsieur barrages".
Il reconnait le trafic
Devant le juge des libertés et de la détention (JLD), il n'a pas nié "avoir fabriqué des faux récépissés, "avec entête de son entreprise qui n'existe plus", a indiqué la procureure adjointe Isabelle Arnal. Il a admis également comme en garde à vue être un intermédiaire entre les demandeurs de titres et deux fonctionnaires du bureau de l'immigration de la préfecture de Cayenne. "J'ai expliqué à l'enquêteur comment ça se passait. J'ai beaucoup fait avancer l'enquête. Je touchais un petit pourcentage sur les sommes", a-t-il raconté au JLD.
Cinq mises en examen
L'enquête soupçonne le paiement de 3.000 euros à deux agents de la préfecture par dossier de demande de titre de séjour. Deux intermédiaires dont Bertrand Moukin touchaient une commission de 500 euros par dossier selon le parquet. "Il a vidé son sac. Il sait qu'il est passible d'emprisonnement et souhaite que sa peine soit la moins lourde possible", a indiqué son avocate Valérie Palcie pour expliquer ses aveux. Mercredi soir quatre autres personnes avaient été mises en examen puis placées en détention dans cette affaire : deux fonctionnaires de la préfecture, une dirigeante d'une micro-entreprise et un transporteur.
Quatre autres personnes placées en garde à vue lundi avaient été remises en liberté mercredi sans être poursuivies.