Guyane : demandeurs d'asile, le préfet fait marche arrière

Le préfet de Guyane a fait machine arrière jeudi, en offrant aux dix requérants qui contestaient en justice sa décision de fermer les portes aux demandeurs d'asile, la possibilité d'effectuer leurs démarches juste avant l'audience.
C'est le site d'information local Guyaweb qui a révélé l'affaire. L'information a été confirmée à l'AFP par l'avocate des requérants (et la décision
de justice). Le 19 août, le préfet de Guyane avait annoncé publiquement sa décision de fermer provisoirement les portes de l'accueil des demandeurs d'asile en Guyane arguant d'une "explosion" des demandes depuis mars et de services pas dimensionnés pour supporter un tel afflux.
 
 

Requête en référé liberté

Dix personnes avaient déposé le 6 septembre, une requête en référé-liberté contre cette décision devant le tribunal administratif de Cayenne arguant d'une violation grave d'une "liberté fondamentale". Il s'agit d'une requête particulière qui doit être jugée en 48 heures. Suite à ces recours, la préfecture a invité par courrier les dix requérants à se présenter à La Croix Rouge (association chargée par l'État de l'accueil des demandeurs d'asile), jeudi matin, peu de temps avant l'audience au tribunal, afin d'y enregistrer leurs demande d'asile, alors que ce guichet d'accueil est effectivement fermé depuis le 23 août.
 

"Non-lieu à statuer"

Parallèlement le préfet a demandé en défense au tribunal un "non-lieu à statuer". Le juge des référés a rendu sa décision jeudi après-midi (jeudi soir à Paris). L'une des ordonnances du juge que l'AFP s'est procurée note qu':"il résulte de l'instruction qu'à la date à laquelle le juge des référés statue, le requérant a été invité par rendez-vous fixé le 8 septembre 2016 à 8 heures, à déposer sa demande d'asile pour que celle-ci soit enregistrée et instruite". Et le juge de conclure : "ainsi l'objet de sa demande a disparu en cours d'instance ; il n'y a plus lieu d'y statuer".

La préfecture n'a pas répondu aux sollicitations de l'AFP sur le sujet d'une réouverture plus large ou pas du service d'accueil des demandeurs d'asile.