Or de Guyane : examen de passage pour les concessions minières

Le futur site industriel aurifère de Montagne d'Or en Guyane, en attente de validation.
Le gouvernement veut s’assurer de l’excellence environnementale et sociale des demandes de renouvellement des exploitations minières du département. Il s'agit de limiter les emprises sur le terrain au strict nécessaire. Les autorisations expirent le 31 décembre prochain.
 
Toutes les demandes de prolongation des anciennes concessions minières de la collectivité territoriale de Guyane sont en cours d’examen par le ministère de l’Economie et par le ministère de la Transition écologique et solidaire. Sur place, les exploitations aurifères légales passent au crible de la DEAL (Direction de l’Environnement, de l’Aménagement et du Logement de la Guyane) qualifiée de « police des mines » par un opérateur du secteur. Les contrôles stricts portent sur le respect des normes environnementales, la revégétalisation des sites miniers, la santé, la sécurité, et les conditions de travail des salariés du secteur.
 

Dossier sensible

Un dossier cristallise les passions : Montagne d’Or. Son nom tout d’abord attire l’attention, sa dimension ensuite : l’une des plus importantes concessions minières de Guyane. Enfin  l’un de ses deux actionnaires est russe alors que nous sommes dans un contexte proche de celui de la guerre froide.

Ce dossier sensible fait en outre l’objet d’une consultation sur le site de Bercy, jusqu'à vendredi 14 décembre. Elle porte donc sur le renouvellement ou non, pour une durée de 25 ans, des deux concessions accordées à la Compagnie minière Montagne d’Or en Guyane. Ce renouvellement conditionne la poursuite du projet industriel de la Montagne d'Or. Selon La compagnie minière il permettra "d’envisager une mise en exploitation rationnelle, optimisée, d'envergure industrielle du gisement aurifère de la Montagne d'Or." Qui plus est, "cette durée de 25 ans" se veut compatible avec un projet minier ambitieux qui participera à l'industrialisation de la filière aurifère en Guyane, et au développement économique de l'Ouest Guyanais tout en respectant les plus hauts standards environnementaux", a déclaré la direction de Montagne d’or (CMO).

De source proche du dossier, on indique que par "tirage au sort" le renouvellement des deux concessions de la Compagnie minière sera le dernier d’une liste à être examiné par le ministère de l'Économie, après plusieurs autres concessions minières dans le département.
 

Dossier contesté

De son côté, le collectif d'opposants au projet invite le gouvernement à "tirer les conclusions du débat public sur le projet de mine industrielle en Guyane (Montagne d’Or ndlr) et à refuser de prolonger plus longtemps la controverse autour de ce projet inacceptable". Le collectif Or de Question estime que le dossier soumis à la consultation du public est déjà périmé, puisqu'il repose sur l'ancien projet que la compagnie Montagne d'Or a annoncé vouloir remanier. "Dans ces conditions, poursuit le collectif, il est impensable que les concessions puissent être renouvelées, livrant un pan entier de forêts primaires de Guyane, à un consortium russo-canadien, pour un quart de siècle".

Dans son rapport du 7 septembre, la Commission nationale du débat public avait recommandé au maître d’ouvrage d'être plus précis sur les mesures qu’il comptait prendre, principalement, en matière de gestion des risques liés à l’utilisation de cyanure. Le 16 novembre dernier, la Compagnie minière a souhaité, dans le cadre du projet,  apporter des garanties relatives au transport et à la gestion de ce composé chimique, en adhérant au protocole de l’ONU sur le cyanure, qui la soumet à des contrôles réguliers et indépendants.