Dans un communiqué commun publié ce mardi 11 octobre, Agnès Pannier-Runacher, ministre de la Transition énergétique, et Jean-François Carenco, ministre délégué chargé des Outre-mer, demandent à l'opérateur EDF "de se mobiliser pour reprendre les travaux" de la centrale électrique du Larivot, en Guyane. "En effet, ce projet de centrale est essentiel à la sécurité de l’approvisionnement en électricité en Guyane, dont le black-out du mois d’août dernier a rappelé la fragilité, en raison notamment du vieillissement de la centrale thermique existante de Dégrad-des-Cannes."
Vendredi 7 octobre, la cour administrative du tribunal de Bordeaux a suspendu dans un arrêté la décision du tribunal administratif de Cayenne qui annulait le permis de construire d'EDF. L'association Guyane Nature Environnement avait déposé un recours, dénonçant "un nouveau projet nuisible et risqué (classé SEVESO), fort émetteur de gaz à effet de serre, imposé malgré des avis défavorables nombreux, situé en zone forestière et inondable" et "nécessitant la construction d’un oléoduc de 14 km".
Pas conforme aux objectifs climatiques
Le 18 juillet, les juges avaient retiré l'autorisation environnementale d'EDF, jugeant illégale la dérogation à l'interdiction d'atteinte aux espèces protégées sur le site de la centrale. La cour avait également retenu que les émissions de gaz à effet de serre de la centrale ne seraient pas assez réduites pour être conforme aux objectifs climatiques de la France.
Face à ces craintes, le gouvernement a rappelé "qu’il est prévu que la nouvelle centrale fonctionne, dès sa mise en service, aux biocarburants liquides et non plus au fioul léger comme le prévoyait le projet initial, jugé incompatible avec les objectifs de transition écologique et énergétique du territoire."
La Guyane est régulièrement confrontée à des difficultés énergétiques. Ces dernières semaines, la commune de Maripasoula a été le théâtre d'affrontements après de nombreuses coupures de courant sur cette commune de l'ouest guyanais. L'actuelle centrale d'EDF de Guyane, vétuste et polluante, dispose d'une autorisation de fonctionnement prolongée jusqu'en 2023.