Un lycéen de 20 ans qui avait décroché son CAP installation sanitaire en juin en Guyane, a été expulsé par avion vers Haïti le 10 octobre, après 43 jours en centre de rétention, ont indiqué la Cimade et Réseau éducation sans frontières.
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Evens Dorlus devait préparer pour l'année scolaire 2019/2020 un autre CAP de "construction en béton armé du bâtiment", dans un lycée de Matoury, commune proche de Cayenne, mais il a été interpellé par la police le 28 août avant de passer 43 jours au centre de rétention administrative (CRA).
Le 9 septembre, un juge du tribunal administratif de Cayenne a rejeté un recours en référé-liberté de l'intéressé. "M. Dorlus, s'il peut se prévaloir de résultats scolaires honorables, ne produit ni la preuve de sa réussite à l'examen du CAP plomberie ni celle de son inscription en terminale (CAP) Bâtiment au lycée Balata au titre de l'année scolaire à venir", a noté le juge. L'AFP a pu se procurer la preuve de la réussite à l'examen, donnée publique consultable sur internet, et l'établissement de Balata a confirmé son inscription pour l'année 2019/2020.
Le reportage de Guyane la 1ère diffusé fin septembre :
En 2017, on estimait entre 40 à 50.000 le nombre de personnes en situation illégale en Guyane, venant majoritairement du Brésil, du Suriname et d'Haïti, pour une population de plus de 260.000 habitants.
Le 9 septembre, un juge du tribunal administratif de Cayenne a rejeté un recours en référé-liberté de l'intéressé. "M. Dorlus, s'il peut se prévaloir de résultats scolaires honorables, ne produit ni la preuve de sa réussite à l'examen du CAP plomberie ni celle de son inscription en terminale (CAP) Bâtiment au lycée Balata au titre de l'année scolaire à venir", a noté le juge. L'AFP a pu se procurer la preuve de la réussite à l'examen, donnée publique consultable sur internet, et l'établissement de Balata a confirmé son inscription pour l'année 2019/2020.
"Aucun droit à se maintenir sur le territoire"
Le juge a également considéré que le jeune homme ne résidait "en France que depuis quatre ans. En outre, la circonstance que des membres de sa famille, et notamment sa soeur aînée résident régulièrement sur le territoire ne confère au requérant, majeur de vingt ans, aucun droit particulier à se maintenir sur le territoire. Enfin, la relation sentimentale dont M. Dorlus se prévaut ne peut être regardée comme suffisamment ancienne, stable et continue compte tenu des éléments produits". Le Conseil d'Etat a confirmé cette décision le 27 septembre.Le reportage de Guyane la 1ère diffusé fin septembre :
Expulsion d'un lycéen scolarisé au lycée de Balata. Evens est au centre de rétention depuis le mois d'août
Explusions en hausse ?
"C'est le second lycéen expulsé", après celle d'un autre élève vers le Suriname , a déploré auprès de l'AFP, Milot Oxigene, représentant syndical STEG/UTG, membre de RESF et enseignant au lycée Balata. "Depuis 2006, nous avions un accord tacite avec la préfecture. Il suffisait, lors d'un contrôle, que l'élève montre son carnet de correspondance de l'établissement pour qu'on le laisse partir. Depuis début 2018, cet accord tacite n'est plus respecté", a-t-il regretté, affirmant que "des étudiants ont aussi été expulsés", sans fournir de chiffre. Contactée, la préfecture de Cayenne n'a pas donné suite.En 2017, on estimait entre 40 à 50.000 le nombre de personnes en situation illégale en Guyane, venant majoritairement du Brésil, du Suriname et d'Haïti, pour une population de plus de 260.000 habitants.