Pour le directeur de la police nationale d'Haïti, les personnes qui ont "du pouvoir" et "de l'autorité" contribuent à l'augmentation du trafic illégal d'armes sur l'île, alimentant les guerres de gangs et l'insécurité.
La1ère avec AFP •
"Ce sont malheureusement souvent des gens qui ont du pouvoir, souvent des gens qui ont de l’autorité, qui sont supposés aider la police à combattre le trafic des armes : ce sont ces gens-là qui sont impliqués" a déploré, jeudi 18 juillet, le directeur général de la police nationale d’Haïti, Michel-Ange Gédéon, en marge d’une cérémonie de destruction d’armes.
Ces personnes qui "ont du pouvoir" contribuent, selon lui, à la recrudescence du trafic illégal d’armes, alimentant les guerres entre gangs qui plongent le pays dans l’insécurité.
Jeudi, ce sont 370 armes qui ont été détruites à Port-au-Prince. Des armes saisies lors d'opérations menées depuis juillet 2017, ou récupérées auprès des unités de police en raison de leur obsolescence.
"La police nationale s'est souvent retrouvée mal équipée et incapable d'intervenir dans les zones où sévissaient les gangs. » a déploré le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, pointant la faiblesse des moyens mis à disposition de la police haïtienne dans un rapport au Conseil de sécurité daté du 9 juillet.
"Le quartier de La Saline à Port-au-Prince et la commune de Cité-Soleil ont sombré de nouveau dans un cycle de violence durable après trois années de paix relative", a-t-il regretté.
Un contexte sécuritaire qui préoccupe d'autant plus la communauté internationale que, le 15 octobre, la mission policière des Nations unies sera remplacée par un bureau politique, mettant fin à plus de quinze ans d'opérations de maintien de la paix en Haïti.