Tournoi de qualification olympique : les bleus avec un Richardson magique, réalisent l'entame idéale face à la Croatie

Melvyn s'envole, la magie opère...

En battant les Croates 30/26 l'équipe de France démarre idéalement son tournoi de qualification olympique. Melvyn Richardson le Réunionnais entré en début de deuxième période a apporté la vitesse nécessaire pour déstabiliser les lourds et puissants Croates. Le génie a parlé, une fois de plus. 

La France a souffert, puis s’est libérée. Comme si quelque chose s’était passé sur le terrain de jeu de l’Aréna de Montpellier. Oui quelque chose s’est passé. Un joueur a apporté la magie et l’étincelle nécessaire. Rentré en début de seconde période, alors que les bleus étaient menés de trois buts à la pause et n’arrivaient pas trouver des solutions, Melvyn Richardson fut le facteur X de cette équipe de France.
Les Croates n’ont rien vu ou presque, ils n’ont surtout pas su contrer le zébulon réunionnais qui d’abord a distribué des caviars pour ses partenaires, puis a scoré dans le money time pour asseoir la victoire des siens.

Notre consultant sur ce tournoi, Joël Abati le champion olympique martiniquais était au bord du terrain, il a tout vu, et apprécié en connaisseur : « C’est l’entrée de Melvyn et les arrêts déterminants de Yann Gentil qui nous portent en deuxième mi-temps. Car en première on s’est laissé endormir par le faux rythme des Croates qui arrivaient très bien à bloquer Remili notre meneur. Puis Melvyn est rentré et a joué arrière et pas demi-centre, l’associer à Kentin Mahé était la meilleure solution. Il apporte sa vitesse, sa circulation de balle, ses un contre un déstabilisent la défense d’en face. Quand Guillaume Gilles a compris qu’il fallait changer de rythme, on a vu la différence. »

 

Kentin Mahé associé à Melvyn Richardson, c'est de la dynamite

 

Les croates lourds et lents en défense n’ont rien compris. Melvyn a très bien distribué le jeu, et il joue comme ça a Montpellier, il a besoin de vitesse pour s’exprimer.

Joël Abati, consultant handball la 1ère.fr

 

Richardson, modeste

L’intéressé comme à son habitude a le triomphe modeste. Le garçon, bien éduqué, n’a jamais dit un mot plus haut que l’autre depuis le début de sa carrière. Il rend une analyse toujours plus collective qu’individuelle. "On a un vrai sentiment  de satisfaction, on s’attendait à un dur combat, on a tenu le coup, on a mis ce qu’il fallait en attaque, il faut s’en servir pour la suite. On est super content."

Quand on lui pose la question sur sa prestation et sur sa rentrée décisive en deuxième période, Melvyn reste tout en retenue : "C'est le rôle des remplaçants, on observe l’équipe adverse dans le début du match, il fallait pousser les duels, faire vivre le ballon et être efficace, avec une solidité en défense on avait tout pour faire un gros match. C’est ce qui s’est passé."  

Se projeter sur une possible qualification des demain ? Pas question d’en parler, même si cela peut se produire (en cas de victoire du Portugal contre la Croatie, une victoire des Français les envoie directement à Tokyo). "Ce n’était pas le match décisif il était important pour nous de lancer cette compétition, c’est très difficile cette cadence de trois matchs en trois jours, maintenant on va être focus sur la Tunisie, on prendra une belle option si on fait un bon match" confie Melvyn.

Ce n’est pas la solution de penser à la qualification face à la Tunisie. On doit d’abord penser à notre jeu, à notre défense, à notre attaque. On va se pencher sur leur match contre les portugais et on va se tenir prêts car il faudra entamer ce match de la meilleure des façons.

Melvyn Richardson, arrière droit équipe de France

 

Joël Abati a assisté au match Tunisie Portugal en fin d’après-midi. Il a sa petite idée sur la question du scénario de samedi : "La Tunisie il faut la prendre  comme un autre adversaire sérieux et mettre les mêmes ingrédients. C’est une équipe qui a envie de briller, ce sont des jeunes, il faudra les bouger dans tous les sens, il ne faut pas les prendre à la légère. Si les portugais gagnent leurs deux matchs c’est le scénario idéal pour nous, avec le décès de leur gardien Quintana ils ont envie de briller pour lui car ils sont animés d’une force supérieure. Même s’ils sont  amoindris avec les blessures de Duarte et Borges, s’ils jouent comme ils ont joué contre la Tunisie, ils peuvent battre le Croates ça décidera de la suite pour nous."

 

Melvyn a réussi 3 sur 3 aux tirs

Les bleus sont avertis, ils ont leur destin en main. Ils ne regarderont peut être pas le premier match Portugal Croatie à 18 h 30 pour rester concentrés sur la Tunisie. Seul bémol eux seuls pourront s’en sortir, sans l’aide du public : " C’est triste pour les joueurs quand il n’y a que vingt personnes dans une salle qui peut en contenir 12.000 ", constate Joël Abati, " mais je les sens hyper motivés. "

Le champion martiniquais a souvent le nez creux en matière de motivation. Dans la grande équipe des Experts, le révérend (son surnom) apportait souvent un supplément d’âme à ses coéquipiers, qui sont allés au bout de leur première quête olympique en 2008 à Pékin.

Soulagés les Bleus oeuvent désormais penser à la Tunisie

 

Cette équipe de 2021 se cherche encore un surnom, mais on lui demandera juste d'abord de faire le job, avant de rêver plus haut. Et on espère que le magicien réunionnais, ressortira quelques tours de passe-passe dont il a le secret. Richardson a de qui tenir. Le handball Français s’est construit dans l’image de son père Jackson et de ses incroyables prestations sur tous les terrains du monde. L’héritage n’est pas simple à porter mais Melvyn pourrait très bien en être capable lui aussi et porter les bleus vers le Japon.