Henry de Lesquen condamné en appel pour provocation à la haine

L'ancien président de Radio Courtoisie classé à l'extrême droite, Henry de Lesquen, a été condamné mercredi en appel à Paris à un total de 7.000 euros d'amende pour provocation à la haine et contestation de crime contre l'humanité.
La cour d'appel de Paris a sanctionné le candidat auto-proclamé à la dernière présidentielle pour ses propos sur le degré de "blancheur" de l'équipe de France de football, qu'il se demandait "comment franciser", dans un tweet du 16 juillet 2016.

Pour cette "provocation à la haine", il a été condamné à 1.000 euros d'amende et à un euro de dommages et intérêts à six associations anti-racistes, dont le Mrap et la Licra, et à verser à chacune 1.000 euros au titre des frais de justice. L'ancien haut fonctionnaire et président du très droitier cercle de pensée du Carrefour de l'horloge a vu sa condamnation confirmée pour contestation de crime contre l'humanité et été condamné à une amende de 6.000 euros.

"La musique nègre"

Il s'était dit, dans des tweets postés les 27 et 28 avril 2016, "émerveillé de la longévité des rescapés de la Shoah morts à plus de 90 ans". "Ont-ils vécu les horreurs qu'ils ont racontées? (...) La plantureuse (Simone) Veil rescapée de la Shoah a 88 ans. A ma connaissance, elle va bien." Henry de Lesquen a été également condamné à verser 1.000 euros de dommages et intérêt au Mrap et 500 euros à d'autres associations parties civiles, et à s'acquitter des frais de justice.

Infirmant la jugement de première instance, la cour d'appel de Paris l'a en revanche relaxé du chef d'injure publique pour ses propos sur "le racisme des juifs" et sur "la musique nègre". "Centrée sur le rythme, la musique nègre s'adresse au cerveau reptilien", "c'est le racisme des juifs qui les a conduits au monothéisme quand ils ont privé de leurs dieux les goyim qu'ils haïssaient", avait écrit Henry de Lesquen dans deux tweets datés de décembre 2015 et janvier 2016.

Dans son arrêt, que l'AFP a pu consulter, la cour a considéré que le prévenu avait émis une "opinion sur un genre musical" et que les propos poursuivis concernant les juifs ne visaient pas "un groupe de personnes à raison de leur origine ou de leur appartenance ... à une prétendue race ou une religion déterminée", le propos s'inscrivant dans le contexte historique de la période antique.