Histoire de la Nouvelle-Calédonie : 4 films pour comprendre

Emmanuel Macron est attendu en Nouvelle-Calédonie pour discuter notamment de l'avenir du statut de l'archipel calédonien. Pour mieux aborder les enjeux actuels du territoire, penchons-nous sur son histoire. Comment et pourquoi la poignée de mains du 26 juin 1988 a ouvert le chemin de la paix ? Quelles sont les racines "des évènements" ? Les répercussions aujourd'hui ?

"Jacques Lafleur, Jean-Marie Tjibaou : les destins réconciliés"

Comment 2 leaders, que tout opposait, ont réussi à dialoguer pour que l'archipel endeuillé par des années de conflit bascule vers des décennies de paix ?

La poignée de main entre Jacques Lafleur et Jean-Marie Tjibaou, le 26 juin 1988, est devenue un symbole, au-delà de la Nouvelle-Calédonie. Les adversaires de la veille sont devenus les partenaires d’un accord de paix. Cette poignée de main les a liés à jamais. Pourtant, les deux hommes semblaient destinés à ne pas s’entendre. Leurs parcours étaient radicalement différents : le Caldoche et le Kanak, le protestant et le catholique, l’héritier et le dépossédé, l’entrepreneur et l’intellectuel, l’homme attaché à la France et l’indépendantiste.

Trente-cinq ans ont passé. Trente-cinq ans de paix grâce au rapprochement entre Jean-Marie Tjibaou et Jacques Lafleur. Aujourd’hui, ils sont devenus des icônes. Leur poignée de main semble être devenue, pour de nombreux Calédoniens, un point de départ qui peut leur permettre de construire l’avenir.

Réalisation Nathalie Nouzières et Mourad Bouretima. Production Pôle Outre-mer de France Télévisions - © 2018

Waan Yaat, sur une terre de la République française

Enterrement des 10 de Tiendanite tombés dans l'embuscade de Waan Yaat, le 5 décembre 1984.

Ce documentaire revient sur le massacre des 10 de Tiendanite, le 5 décembre 1984. Deux frères de Jean-Marie Tjibaou périssent dans une embuscade, qui décime la moitié des hommes de la tribu du leader indépendantiste kanak. Ce film libère une parole difficile mais extrêmement forte dans un pays où une partie de la mémoire collective n'est pas encore écrite.

Le documentaire de Dorothée Tromparent et Emmanuel Desbouiges met en lumière l'un des épisodes les plus douloureux des "évènements", qui ont secoué la Nouvelle-Calédonie dans les années 80, une guerre civile qui ne disait pas son nom.

La tuerie de Tiendanite reste encore méconnue et pourtant c'est un marqueur de l'histoire contemporaine du Caillou. C'est l'histoire d'un règlement de compte qui tourne au carnage. Le guet-apens de Waan Yaat et la réponse de la justice accordant l'indulgence aux assassins lors du procès furent un élément déclencheur de l'engagement politique du peuple kanak.

Réalisation : Emmanuel Desbouiges et Dorothée Tromparent. Coproduction : Foulala productions et Nouvelle-Calédonie la 1ère - © 2022

"Grotte d'Ouvéa, le prix du sang"

Grotte d'Ouvéa, le prix du sang

Le 22 avril 1988, à deux jours du premier tour de l'élection présidentielle, débute en Nouvelle-Calédonie une des pages les plus sanglantes des "évènements". Le documentaire de Marion Guégan retrace la tragédie d'Ouvéa au bilan meurtrier : 6 militaires dont 4 gendarmes et 19 Kanak ont perdu la vie. Il explique également le contexte historique, politique et culturel de ce drame, point de paroxysme des tensions entre indépendantistes et non indépendantistes. Ce drame demeure un traumatisme pour toute la population de l'archipel. Il marque le début d'un processus d'émancipation unique dans l'histoire de France.

Le film s'appuie sur deux témoignages d'acteurs de la prise d'otage et de l'assaut de la grotte : Benoît Tangopi, militant indépendantiste et Alain Guilloteau, ancien gendarme du GIGN. D'autres interventions de témoins directs de l'époque comme Emmanuel Tjibaou, Christian Blanc, Walles Kotra, Olivier Houdan et Roger Gaillot, évoquent cette période mouvementée de l'histoire de la Nouvelle-Calédonie.

Réalisation : Marion Guégan. Production : Premières Lignes Télévisions - France Télévisions - CNC - © 2022

"Nouvelle-Calédonie, la terre et la parole"

Drapeaux flottant au vent dont le drapeau de Nouvelle-Calédonie est également connu comme drapeau kanak. Ce drapeau est officiel depuis 2010. Il a été créé par le Front de Libération Nationale Kanak Socialiste et (FLNKS) en 1984.

Quatre Calédoniens, quatre histoires familiales différentes, mais une seule et même terre : la Nouvelle-Calédonie. Hippolyte, Franck, Betty et Byron sont nés et vivent sur le Caillou. Trois référendums sont passés mais les incertitudes sur l'avenir persistent. La société reste divisée. Les inégalités sociales perdurent. Les partis politiques sont usés. Un contexte qui n’empêche pas ces citoyens d’œuvrer à la construction de la maison commune calédonienne.

Toutes les communautés qui composent la société calédonienne d'aujourd'hui sont viscéralement attachées à cette mince bande de terre du Pacifique. Tous n'ont pas le même rapport à cette terre natale. L'enracinement est différent, parfois douloureux. Mais tous veulent y bâtir leur avenir. Ce documentaire vous propose une rencontre avec quatre citoyens de la Nouvelle-Calédonie d'aujourd'hui.

Réalisation : Fabien Dubedout. Production : Archipel Production - © 2022