IAMGOLD va effectuer de nouvelles recherches minières en Guyane

Nettoyage avant extraction de l'or en Guyane
En 2008, une mobilisation d’opposants locaux avait mis un terme au précédent projet minier qui concernait la Montagne de Kaw. La compagnie aurifère canadienne avait perdu plus de 100 Millions de dollars, visiblement elle n’entend pas renoncer à ses ambitions en Guyane.
 
La Guyane française, grande comme l’Autriche, recouverte à 98 % de forêt dispose de ressources en or et en matières premières considérables. Une dizaine de gisements comparables à celui du projet controversé de Montagne d’or seraient encore à découvrir. La Guyane a besoin d’emplois, le taux de chômage dépasse 40 % chez les jeunes.
 

Décollage guyanais

Les projets aurifères s’inscrivent dans un contexte de développement économique plus global avec le terminal portuaire industriel et commercial qui devrait voir le jour à Saint-Laurent-du-Maroni ou encore la future grande centrale solaire couplée à une unité de centrale a l’hydrogène à Mana. Autant de projets qui viendraient épauler le Centre spatial guyanais, site stratégique européen et moteur du développement de la Guyane avec près de 5 000 emplois directs.

IAMGOLD se présente comme une société minière de rang intermédiaire possédant quatre mines d'or en exploitation situées sur trois continents. À sa base d'actifs stratégiques en Amérique du Nord, en Amérique du Sud et en Afrique de l'Ouest, s'ajoutent des projets de mise en valeur et d'exploration. IAMGOLD évalue continuellement des occasions d'acquisition pour assurer sa croissance. Le siège de la société est à Toronto, capitale financière de l'industrie minière du Canada. S'y trouvent également les sièges des filiales nickel des multinationales Glencore et Xstrata présentes dans deux grands projets en Nouvelle-Calédonie.
 

Autorisation limitée

Par arrêté ministériel en date du 8 août 2018, publié au Journal Officiel le 29 août 2018, le ministre de l'Économie et des finances a accordé le permis exclusif de recherches de mines d’or et de substances connexes (argent, cuivre et zinc) dit « Permis Maripa Sud-Est » à la société IAMGOLD France. Ce permis, d’une surface de 19,81 km², porte sur une partie des communes de Régina et de Roura, en Guyane. La société IAMGOLD France s'est engagée à investir un minimum de 480 000 euros sur une durée de cinq ans afin de réaliser des travaux de prospection.
En bleu, le permis exclusif de recherches (PER) accordé à la compagnie minière canadienne
Avant de pouvoir réaliser concrètement des travaux de recherche, la société IAMGOLD France devra, en fonction de leur nature, de leur importance et de leur impact potentiel, déposer une déclaration ou une demande d’autorisation auprès du préfet de la Guyane. La demande d'autorisation d’ouverture de travaux sera accompagnée d’une étude d'impact et donnera lieu à enquête publique. La décision préfectorale prendra la forme d’un arrêté fixant les prescriptions de protection des enjeux environnementaux. 
 

Prospection minière

IAMGOLD avance à pas mesurés en Guyane. D'autant que le contexte international n’est plus aussi favorable à l’industrie aurifère, ce que rappelle l’universitaire et économiste Philippe Chalmin qui coordonne le rapport annuel Cyclope sur les matières premières. L’or ne profite pas des tensions géopolitiques qui opposent les Etats-Unis, la Chine et l’Union européenne. Son statut de valeur refuge est actuellement remis en cause par la hausse du dollar. L’once d’or a perdu 9,89 % de sa valeur depuis le début de l’année. Cependant, l’or pourrait profiter des efforts de la Banque centrale de Chine pour endiguer la baisse du yuan qui profiteraient au métal précieux, tandis que le faible cours de l’or constituerait un point d’entrée précieux pour les investisseurs. Le pari de IAMGOLD en Guyane ?